Une déclaration commune, fruit de deux jours de discussions à Addis-Abeba, a été signée entre les délégations des Forces de soutien rapide (FSR) et des forces civiles démocratiques soudanaises (Takadum). Cette annonce majeure, survenue ce mardi 2 janvier, représente une avancée significative dans les relations entre les paramilitaires et les civils depuis le début du conflit au Soudan en avril dernier.
La déclaration, signée par Abdallah Hamdok et le général Mohamad Hamdane Daglo, alias “Hemedti”, vise principalement à établir un cessez-le-feu humanitaire. Son objectif est de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire cruciale à des millions de Soudanais confrontés à des besoins urgents, conséquences directes des ravages de la guerre.
Cette rencontre marque un tournant dans le conflit, initialement déclenché le 15 avril dernier. Les discussions s’articulent autour de la mise en place de mécanismes pour la distribution efficace de l’aide humanitaire, soulignant la nécessité de résoudre la crise humanitaire et de donner le pouvoir aux civils.
Le document de 4 pages, signé par les deux parties, souligne l’importance de former un comité national chargé d’enquêter sur les exactions contre les civils. Il insiste également sur l’établissement d’un État soudanais démocratique, unifié et fédéral, libéré des vestiges de l’ancien régime. Les points d’accord incluent la libération de détenus et le retour des civils dans les zones contrôlées par les FSR.
Takadum, tout en appelant à la réunion des deux parties, exprime des doutes quant à la faisabilité du programme commun annoncé à Addis-Abeba, surtout sans l’adhésion de l’armée. Les défis restent nombreux, notamment en raison des accusations graves contre les paramilitaires émanant d’ONG internationales.
Roland Marchal, chercheur au CNRS et spécialiste du Soudan, souligne l’importance politique de cette rencontre, marquant le premier acte politique des forces civiles après un processus de rencontres et de discussions. Cependant, il met en garde contre des attentes immédiates, soulignant les déclarations martiales des dirigeants militaires et d’Hemedti, suggérant que le cessez-le-feu pourrait être contre-productif pour ce dernier, qui cherche à renforcer sa position diplomatique dans la région.