Le procès du financement libyen présumé de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy s’est clôturé le 8 avril 2025, avec les plaidoiries de ses avocats. L’ex-président de la République et ses 11 coprévenus devront attendre jusqu’au 25 septembre 2025 pour connaître leur jugement. Le ministère public a requis une peine sévère de sept ans de prison, 300 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité, accusant Sarkozy d’avoir organisé un « pacte de corruption » avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne. De leur côté, les avocats de l’ancien chef d’État ont vigoureusement rejeté ces accusations, plaidant pour une relaxe totale.
Lors de l’audience de clôture, les avocats de Nicolas Sarkozy ont fait une attaque en règle contre les réquisitions du ministère public, qu’ils ont qualifiées d’« hypothèses » et d’« extrapolations ». Ils ont vigoureusement défendu l’innocence de leur client, arguant qu’il n’existait aucune preuve concrète d’un financement libyen dans sa campagne de 2007. Selon eux, les virements provenant de Tripoli n’ont profité qu’à l’intermédiaire Ziad Takieddine, connu pour ses liens avec le régime de Kadhafi. Les avocats ont souligné que les accusations portées contre Sarkozy reposaient sur des conjectures sans fondement solide.
Le procès s’est déroulé dans un climat médiatique et politique particulièrement tendu. Nicolas Sarkozy a exprimé son malaise face à ce contexte, précisant qu’il ne voulait pas alimenter davantage la polémique, malgré les accusations qu’il jugeait infondées. Il a évoqué la pression des médias et la violence des réquisitoires, tout en insistant sur sa volonté de défendre son honneur. Selon lui, ce procès n’était pas qu’une simple affaire judiciaire, mais un combat pour rétablir la vérité face à des attaques qu’il considère comme politisées.
Le tribunal correctionnel de Paris rendra sa décision finale le 25 septembre 2025. La question reste ouverte : Nicolas Sarkozy et ses co-prévenus seront-ils condamnés ou acquittés ? Si la peine requise par le ministère public était appliquée, l’ancien président de la République pourrait faire face à une lourde sanction judiciaire, avec des conséquences non seulement sur sa liberté, mais également sur ses futures ambitions politiques. L’incertitude plane donc sur l’issue de ce procès, qui pourrait marquer un tournant dans la carrière politique de Sarkozy.
Au-delà des enjeux juridiques, cette affaire résonne profondément sur le plan politique et médiatique. Elle alimente les débats sur la transparence du financement des campagnes électorales et sur les liens entre certains leaders politiques et des régimes autoritaires. Les accusations de financement illégal par des fonds étrangers soulèvent des interrogations sur les pratiques politiques de l’époque et mettent en lumière les zones d’ombre du financement des campagnes en France, notamment celles des années 2000.
Lors de l’audience, certains témoignages ont renforcé la thèse du ministère public, en évoquant des liens directs entre Sarkozy et des acteurs clés du régime libyen. Cependant, les avocats de l’ex-président ont continué de nier ces accusations, affirmant que les preuves étaient insuffisantes et qu’aucune trace directe ne permettait d’établir un lien entre les fonds libyens et la campagne de 2007. Les deux camps se sont donc affrontés avec vigueur, mais la décision du tribunal, prévue pour la fin septembre, déterminera si ces débats ont suffi à influencer l’issue du procès.