Guillaume Soro sous le coup d’une information judiciaire en France suite à la mort d’Ibrahim Coulibaly en 2011
Un juge d’instruction a été désigné en France pour enquêter sur les circonstances de la mort d’Ibrahim Coulibaly, surnommé IB, le 27 avril 2011 à Abidjan. Ce dernier, chef du groupe rebelle connu sous le nom de “commando invisible”, aurait été abattu par des militaires ivoiriens. Une plainte pour torture et assassinat déposée en mai 2020 vise spécifiquement l’ancien Premier ministre, Guillaume Soro.
Les conditions entourant la mort d’Ibrahim Coulibaly suscitent des interrogations auxquelles la justice française devra tenter de répondre. À l’époque, le gouvernement ivoirien avait affirmé que le chef rebelle avait refusé de se rendre après la chute de l’ancien président Laurent Gbagbo. Selon leur version, les militaires auraient été contraints d’ouvrir le feu, entraînant la mort d’Ibrahim Coulibaly, de son frère Soualio et d’Issiaka Timité.
Cependant, les proches d’IB ont remis en cause cette version dès le début. Ils affirment que celui-ci avait l’intention de se rendre pacifiquement. Selon la plainte déposée en 2020 au nom de sa fille, Ibrahim Coulibaly aurait été arrêté, torturé et finalement tué, sur ordre de Guillaume Soro. Ce dernier aurait orchestré une “traque” et un “guet-apens minutieusement préparé” pour éliminer son rival.
Les plaignants voient dans cette information judiciaire un “énorme pas en avant”. De son côté, l’avocat français de Guillaume Soro, Me Binsard, qualifie cette procédure de “calomnieuse et politique” et y voit une tentative de “réécriture mensongère de l’histoire”, dénonçant ainsi les accusations portées contre son client.