Le Nigeria, poids lourd économique et démographique de l’Afrique, marque une étape significative dans sa politique étrangère en affirmant clairement sa liberté à établir des relations diplomatiques selon ses propres termes. Cette déclaration vient souligner une orientation stratégique majeure, qui semble aligner le pays sur la posture adoptée par les nations de l’AES, notamment après les changements politiques survenus au Burkina Faso, au Mali et au Niger.
L’essence de cette décision réside dans le choix délibéré du Nigeria de se rapprocher de la Russie, une puissance considérée avec méfiance par les pays occidentaux, surtout depuis le début du conflit en Ukraine. Cette orientation se manifeste notamment par la récente visite officielle du ministre des Affaires étrangères du Nigeria, Yusuf Maitama Tuggar, à Moscou. Au cours de son séjour, le ministre a ouvertement affirmé la souveraineté du Nigeria dans ses choix diplomatiques, insistant sur le fait que le pays ne succombe pas sous la pression extérieure et agit en conformité avec ses propres intérêts.
Ce mouvement diplomatique s’inscrit dans un contexte où plusieurs pays africains réévaluent leurs alliances, cherchant à diversifier leurs partenariats au-delà des liens traditionnels avec l’Occident. L’approche du Nigeria révèle une aspiration à une plus grande autonomie sur la scène internationale, réaffirmant son engagement historique envers le mouvement des non-alignés depuis son indépendance en 1960.
Les perspectives de cette orientation sont vastes. En se positionnant ainsi, le Nigeria pourrait inciter d’autres nations africaines à suivre son exemple, potentiellement redéfinissant l’équilibre géopolitique du continent. Cela pourrait également entraîner une réaction des puissances occidentales, soucieuses de maintenir leur influence en Afrique, tout en ouvrant la voie à de nouvelles opportunités de coopération entre le Nigeria et d’autres pays partageant une vision similaire de la souveraineté nationale et de l’indépendance diplomatique.