L’Afrique du Sud se retrouve de nouveau au centre de l’attention médiatique avec l’annonce du gel des comptes bancaires de l’ancien président, Jacob Zuma. La décision prise par la principale institution bancaire du pays fait suite à son incapacité à rembourser un prêt s’élevant à environ 480 000 euros. Cette mesure judiciaire marque un nouveau chapitre dans la saga judiciaire entourant l’ex-chef d’État, connu pour ses démêlés avec la justice.
Jacob Zuma n’est pas étranger à la controverse. Son mandat présidentiel a été éclipsé par divers scandales, notamment l’utilisation de fonds publics pour des améliorations personnelles de sa résidence, sous le couvert de la sécurité. Ces actions avaient suscité l’indignation publique et avaient conduit à son obligation de rembourser l’État. Cependant, l’épisode du prêt non remboursé et le gel conséquent de ses comptes révèlent une persistance des questions autour de sa gestion des finances, tant publiques que personnelles.
L’affaire intervient dans un contexte particulièrement tendu pour l’ancien président. Poussé à la démission en 2018 suite à des accusations de corruption, Zuma s’est engagé dans la campagne d’un nouveau parti politique, le MK, en vue des élections générales prévues le 29 mai. Ce rebondissement judiciaire survient à un moment où son influence politique reste significative, malgré les controverses passées.
Curieusement, cette situation judiciaire pourrait se révéler être une aubaine pour Zuma et le MK. En dépeignant l’ancien président comme la cible d’attaques politiques orchestrées par ses adversaires, notamment l’ANC, son ancien parti, le MK utilise cet incident pour alimenter un narratif de victimisation. Ce discours trouve un écho particulier auprès d’une partie de l’électorat, fatiguée des manœuvres politiques et séduite par l’idée d’un combat contre un système jugé oppressif.
À l’approche des élections, l’issue de cette affaire pourrait influencer de manière significative la dynamique politique en Afrique du Sud. La capacité de Zuma et du MK à capitaliser sur cette situation, en se posant en martyrs du système, pourrait rebattre les cartes du paysage politique sud-africain. Par ailleurs, l’appel de Duduzile Zuma, la fille de l’ancien président, à lutter contre le “cartel des banques” sur les réseaux sociaux, amplifie le message anti-establishment du parti.