Cyril Ramaphosa s’est adressé, jeudi 9 février, aux parlementaires au Cap, à l’occasion de son discours annuel sur l’état de la nation. Le président sud-africain a déclaré l’état de catastrophe nationale, comme il l’avait fait pour le Covid, face à une crise énergétique sans précédent. Cette mesure d’urgence intervient tandis que l’entreprise nationale Eskom ne parvient pas à produire suffisamment d’énergie avec ses centrales à charbon vieillissantes, et que le pays a connu en 2022 l’une des pires années en termes de délestages.
Alors que les manifestations se sont multipliées ces dernières semaines, et encore ce jeudi 9 février à quelques rues de l’Hôtel de ville du Cap, le président sud-africain a décidé d’employer les grands moyens face aux coupures de courant :
« La crise a progressivement évolué et touche désormais tous les secteurs de la société. Nous déclarons donc l’état de catastrophe nationale pour répondre à cette crise de l’électricité et à ses effets. »
Cette mesure, appliquée avec effet immédiat, devrait, selon le chef de l’État, aider à mieux centraliser la réponse à apporter et accélérer la mise en place de certains projets, en évitant des blocages administratifs. Et alors qu’un remaniement se profile au sein du gouvernement, Cyril Ramaphosa a annoncé la création d’un nouveau poste de « ministre de l’Électricité », lequel sera « rattaché à la présidence ».
Pour le principal parti d’opposition, l’Alliance Démocratique, et son chef, John Steenhuisen, l’état de catastrophe nationale est une mauvaise réponse à la crise : « Nous allons échanger avec nos avocats, mais nous pensons contester cette décision devant les tribunaux, étant donné que cela ouvre la porte aux pilleurs et aux profiteurs, comme on l’a vu durant le Covid, alors que le même résultat auraient pu être obtenu grâce à des interventions clés autour d’Eskom. »
Le ministre de l’Énergie estimait, un peu plus tôt dans la semaine, que les délestages coûtent au pays jusqu’à 50 millions d’euros par jour.