L’ex-présidente de l’Assemblée nationale sud-africaine, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, a été inculpée pour corruption et blanchiment d’argent ce 4 avril 2024, à Pretoria. Les charges portées contre elle sont lourdes : douze accusations de corruption et une de blanchiment d’argent, selon les mots du représentant du parquet national sud-africain (NPA), Bheki Manyathi. Cette annonce fait suite à son arrestation plus tôt dans la journée, marquant un tournant dramatique dans la carrière de l’ancienne ministre de la Défense et figure de l’African National Congress (ANC), le parti au pouvoir.
Mapisa-Nqakula se retrouve au cœur d’un scandale de corruption, accusée d’avoir reçu près de 100 000 euros en pots-de-vin pour l’attribution de contrats militaires. Elle aurait exigé ces sommes entre 2016 et 2019, en échange de l’octroi de contrats de sous-traitance à une femme d’affaires au sein de l’armée sud-africaine. Sa démission de la présidence de l’Assemblée nationale, survenue un jour avant son inculpation, souligne l’ampleur des révélations et de l’enquête en cours.
Cette affaire survient dans un contexte politique complexe pour l’ANC, régulièrement éclaboussé par des scandales de corruption. L’inculpation de Mapisa-Nqakula, qui bénéficiait d’une position influente au sein du parti et du gouvernement, vient remettre en question l’intégrité et la responsabilité des dirigeants sud-africains. L’opposition critique la lenteur de la réaction du parti, soulignant que les premiers signalements de corruption remontent à mars 2021, sans entraîner de conséquences immédiates pour l’inculpée.
La libération sous caution de Mapisa-Nqakula et son souhait de se présenter au procès témoignent de la complexité de l’affaire. Ses avocats contestent la solidité des preuves, tandis que le parquet affirme détenir un dossier accablant. Ce procès s’annonce comme un moment clé dans la lutte contre la corruption en Afrique du Sud, pouvant potentiellement redéfinir les standards d’intégrité au sein de la politique nationale.
L’ANC tente de naviguer dans la tempête, avec des voix au sein du parti qui défendent la procédure judiciaire engagée contre Mapisa-Nqakula. Cette affaire met en lumière les défis auxquels le parti est confronté en matière de corruption, avec un besoin croissant de réforme et de transparence. La position de Mapisa-Nqakula, affirmant n’avoir “rien à cacher”, contraste avec les critiques de l’opposition et des organisations anti-corruption, pointant du doigt un manque d’action préventive et punitive de la part de l’ANC.
L’inculpation de Nosiviwe Mapisa-Nqakula pourrait avoir des répercussions significatives sur l’image et la cohésion de l’ANC, à un moment où le parti cherche à se renouveler et à regagner la confiance des électeurs. Ce cas testera la capacité du parti à se distancer des pratiques corruptives et à renforcer son engagement envers la justice et l’intégrité. La manière dont cette affaire sera gérée pourrait bien déterminer le futur politique de l’Afrique du Sud, dans un contexte où la population exige de plus en plus de transparence et d’éthique de la part de ses dirigeants.