En Algérie, la Cour suprême a tranché le 12 octobre 2023 en rejetant les deux pourvois en cassation déposés par les avocats du journaliste Ihsane El Kadi, fondateur et directeur de Maghreb Emergent et de Radio M. Cette décision intervient après sa condamnation en avril 2023 à 5 ans de prison, dont 3 ans fermes, pour “perception de fonds de l’étranger”, une peine qui avait été alourdie en appel deux mois plus tard, portant la sentence à 7 ans de prison, dont 5 ans fermes.
La nouvelle du rejet des pourvois en cassation a créé un véritable émoi parmi les avocats d’Ihsane El Kadi. Maître Pierre Brunisso, l’un de ses conseils, a exprimé leur abasourdissement face à cette décision. Cette issue signifie que le journaliste, détenu depuis le 29 décembre dernier, devra passer les quatre prochaines années derrière les barreaux, sa peine étant désormais définitive.
En avril, le groupe de presse d’Ihsane El Kadi avait été dissout par la justice, suite à des accusations de “financement étranger de son entreprise”. Les avocats du journaliste considèrent que cette affaire relève davantage de la politique que du droit. Ils estiment que cette décision est vide de sens d’un point de vue légal et motivée par son travail d’investigation en tant que journaliste reconnu. Malgré cette décision de la Cour suprême, ses avocats envisagent de faire appel aux organismes internationaux, notamment les Nations unies.
Ihsane El Kadi est une figure respectée en Algérie, reconnue pour ses prises de position critiques à l’égard du pouvoir en place. Son cas a suscité l’indignation de nombreuses personnes qui voient en lui un journaliste persécuté en raison de son travail journalistique.
La décision de la Cour suprême laisse planer une incertitude sur l’avenir d’Ihsane El Kadi, tandis que la communauté internationale et les organismes de défense des droits de l’homme suivent de près cette affaire qui soulève des questions sur la liberté de la presse et les droits de l’homme en Algérie.