Amnesty International a sévèrement critiqué le président burundais Évariste Ndayishimiye dans un rapport récent, l’accusant de poursuivre une « implacable répression » contre les voix critiques au Burundi. L’organisation dénonce des arrestations arbitraires et des « procès iniques » visant des journalistes, des activistes et des opposants politiques, réduisant à néant l’espoir de démocratisation suscité lors de son arrivée au pouvoir en 2020.
Ce rapport souligne que, malgré les attentes initiales, la présidence de Ndayishimiye n’a pas mis fin aux pratiques répressives héritées de son prédécesseur, Pierre Nkurunziza. En dépit de quelques gestes d’ouverture, comme la libération de journalistes en 2020, Amnesty constate que la situation des droits humains reste précaire et que les critiques envers le gouvernement sont systématiquement muselées.
En 2015, le Burundi avait déjà été secoué par une répression sanglante sous Nkurunziza, après des protestations contre son troisième mandat. Ces événements, ayant fait plus de 1 200 morts, ont durablement affaibli une société civile autrefois dynamique. L’espoir d’une amélioration avec Ndayishimiye s’est rapidement dissipé, l’ONG rappelant que la répression continue de s’intensifier à l’approche des élections législatives et locales de 2025.
À l’approche de ces échéances électorales, Amnesty International tire la sonnette d’alarme et appelle le président Ndayishimiye à cesser les intimidations et les persécutions. Le rapport de l’ONG est particulièrement alarmant sur le sort des défenseurs des droits humains et des journalistes, dont beaucoup sont victimes d’arrestations arbitraires, de procès injustes et de harcèlement constant.
Face à ces accusations, le gouvernement burundais, par la voix de son porte-parole Jérôme Niyonzima, a évité de répondre directement, demandant plutôt une « liste des opprimés » cités dans le rapport. Cependant, la situation reste tendue, et la communauté internationale surveille de près les actions du gouvernement.
Enfin, Amnesty appelle à des mesures immédiates pour garantir un environnement plus respectueux des droits humains au Burundi, en particulier à l’approche des prochaines élections. Sans changement significatif, le pays risque de s’enfoncer davantage dans la répression, compromettant toute perspective d’amélioration des libertés civiques.