Le groupe américain Chevron augmente considérablement ses investissements dans le gaz naturel liquéfié (GNL) et le pétrole en eaux profondes en Angola. Ce renforcement vise à consolider sa présence dans le secteur énergétique angolais, tout en soutenant les ambitions du pays en matière de diversification économique et de sécurité énergétique.
Par le biais de sa filiale Cabinda Gulf Oil Company, Chevron a récemment annoncé la première production de gaz du projet Sanha Lean Gas Connection, lancé en décembre 2024. Ce projet alimente désormais l’unique usine de GNL du pays, Angola LNG, ainsi que les centrales de Soyo. Une seconde phase permettra de porter la capacité à 300 millions de pieds cubes standards par jour, doublant ainsi l’approvisionnement actuel. Parallèlement, Chevron est impliqué dans le développement des champs gaziers non associés de Quiluma et Maboqueiro, aux côtés de TotalEnergies, Sonangol et Azule Energy, avec une mise en production attendue d’ici fin 2025.
Présent depuis des décennies dans les blocs pétroliers 0 et 14, Chevron confirme avec ces nouveaux investissements une stratégie de long terme en Angola. En 2024, la signature de contrats de services à risque pour les blocs 49 et 50, situés dans le bassin inférieur du Congo, témoigne d’une volonté claire d’étendre son empreinte en eaux ultra-profondes. Ces initiatives s’inscrivent dans la continuité d’une relation historique entre la major américaine et l’État angolais, fondée sur une coopération énergétique soutenue.
Ces projets ne sont pas seulement des initiatives commerciales : ils répondent à des enjeux de souveraineté énergétique et de valorisation des ressources locales. Le développement du GNL, encore modeste en Angola, pourrait à terme transformer le pays en fournisseur régional de gaz, notamment en Afrique australe. Chevron mise sur cette dynamique pour sécuriser de nouveaux marchés et consolider son rôle face à la concurrence croissante de producteurs comme le Mozambique ou le Nigéria.
Les analystes considèrent cet afflux d’investissements comme un signal de confiance dans la stabilité politique et les perspectives du secteur énergétique angolais. Il pourrait inciter d’autres grands groupes à suivre, à un moment où Luanda cherche à revitaliser son attractivité. Chevron, en tête de file, pourrait ainsi jouer un rôle structurant dans la relance économique post-Covid du pays, en apportant capitaux, expertise technique et capacités d’exportation.