Le Président angolais, João Lourenço, a signé un décret graciant plus de 50 détenus, parmi lesquels José Filomeno dos Santos, fils de l’ancien chef de l’État José Eduardo dos Santos. Cette mesure intervient à l’occasion de la célébration du 50ᵉ anniversaire de l’indépendance du pays, conjuguée aux festivités de Noël et du Nouvel An.
José Filomeno dos Santos, âgé de 46 ans, purgeait une peine de cinq ans pour détournement de fonds publics. Malgré les lourdes accusations ayant terni sa réputation et celle de son père, l’ancien président, sa libération témoigne d’un geste de clémence de la part des autorités angolaises. Cette décision repose sur le constat d’une “bonne conduite” et de l’absence de “danger social”, selon les termes du décret présidentiel.
Cette grâce intervient dans un contexte délicat pour l’Angola, marqué par des années de lutte contre la corruption, une priorité affichée par João Lourenço depuis son arrivée au pouvoir en 2017. Ce dernier s’était engagé à rompre avec les pratiques jugées népotistes de son prédécesseur, José Eduardo dos Santos, au pouvoir pendant 38 ans. Cependant, cette décision pourrait être perçue comme une tentative de réconciliation avec certains membres de l’élite politique et économique.
La libération de José Filomeno dos Santos soulève des questions quant aux signaux envoyés sur la lutte contre l’impunité. Ce geste pourrait apaiser certaines tensions politiques internes, tout en suscitant des interrogations sur la cohérence des engagements du Président Lourenço en matière de justice. La grâce présidentielle, bien que symbolique, pourrait être interprétée par certains comme un pas en arrière dans les réformes anti-corruption.
Outre José Filomeno dos Santos, les détenus graciés partagent des profils variés. Tous ont cependant été sélectionnés sur des critères stricts de bonne conduite en détention. Ces libérations interviennent dans un climat où les droits humains et les conditions de détention restent des sujets de préoccupation en Angola.
Si certains observateurs saluent un geste d’apaisement politique, d’autres y voient une manœuvre stratégique pour renforcer l’unité nationale à un moment charnière. Les prochaines semaines permettront de mesurer l’impact réel de cette décision, notamment sur l’opinion publique et la scène politique angolaise, toujours marquée par les héritages du régime dos Santos.