Le gouvernement des Comores a récemment lancé un appel aux exilés politiques, les invitant à revenir pacifiquement dans leur pays en préparation des prochaines élections présidentielles qui auront lieu début 2024. Dans un communiqué publié le lundi 15 mai au soir, le ministère de l’Intérieur a expliqué que cette initiative vise à apaiser le climat politique. Cependant, les principaux concernés restent sceptiques quant à cette main tendue des autorités.
Le communiqué gouvernemental indique : « Les personnalités politiques des Comores actuellement en exil à l’étranger sont formellement informées qu’elles peuvent rentrer en toute tranquillité et quiétude en Union des Comores. » Malgré ces paroles encourageantes, les exilés politiques, tels que Saïd Larifou, ancien candidat à la présidentielle de 2019 qui s’est exilé en France, expriment leur déception face à cette déclaration gouvernementale. Saïd Larifou déclare : « Je m’attendais à ce qu’il adopte une posture responsable, à la hauteur des enjeux immédiats. Ce n’est pas par ce simple communiqué qu’on va rétablir la confiance, le dialogue. Cela doit résulter d’une volonté sincère du chef de l’État. »
Bien que le gouvernement affirme vouloir apaiser le climat politique, certains opposants sont exclus de cet appel au retour. Le porte-parole du gouvernement, Houmed Msaidié, explique : « Il n’y a que deux personnes qui se trouvent à l’extérieur qui font de la politique dans le pays et qui sont frappées de condamnations. Mais les autres sont parfaitement libres de rentrer. Il n’y a aucune poursuite engagée et il n’y en aura aucune qui le sera à leur retour. » Cette exclusion suscite des interrogations quant à l’intention véritable du gouvernement derrière cet appel.
Il convient de mentionner que les deux opposants mentionnés, à savoir Mohamed Ali Soilihi, ancien vice-président, et Tocha Djohar, ex-député, ont été condamnés à 20 ans de prison pour des infractions liées à la vente de passeports comoriens à des étrangers et à l’agression d’un agent des forces de l’ordre lors du référendum de 2018. Ils se trouvent actuellement en exil en France. Toutefois, comme tous les autres condamnés, ils ont la possibilité de demander une grâce présidentielle, qui sera envisagée, selon le gouvernement.