L’opposant politique algérien et figure de proue du mouvement pro-démocratie du Hirak, Karim Tabbou, a été arrêté mardi soir 23 mai à son domicile par des policiers en civil. Cette arrestation a suscité de vives inquiétudes quant aux libertés civiles en Algérie. Selon Maître Toufik Bellala, membre du collectif des avocats de la défense des détenus du Hirak, Karim Tabbou a été placé en garde à vue à Dely Ibrahim, dans la banlieue ouest d’Alger. Ses proches ont été informés de son arrestation, mais la date de sa présentation devant le procureur général reste inconnue.
Le Comité national pour la libération des détenus, qui s’est exprimé sur sa page Facebook, a déclaré que les avocats de Karim Tabbou ont pris contact avec le procureur près du tribunal de Bir Mourad Raïs. Cependant, ce dernier semble ne pas être au courant de l’arrestation de leur client. Cette confusion soulève des questions quant à la transparence du processus judiciaire et à l’indépendance de la magistrature en Algérie.
Actuellement à la tête de l’Union démocratique et sociale (UDS), un petit parti d’opposition non agréé par les autorités, Karim Tabou a déjà été arrêté à plusieurs reprises. Il a notamment purgé une peine d’un an de prison entre 2020 et 2021 pour atteinte à la sûreté nationale, suite à une vidéo dans laquelle il critiquait l’ingérence de l’armée dans les affaires politiques. Son arrestation récente soulève des préoccupations quant au respect des droits de l’opposition et à la liberté d’expression en Algérie.
L’arrestation de Karim Tabbou s’inscrit dans un contexte où les inquiétudes concernant les libertés civiles en Algérie sont déjà fortes. Le mouvement pro-démocratie du Hirak, né en 2019, a été marqué par une répression croissante de la part des autorités algériennes. Les arrestations de militants et de journalistes indépendants se multiplient, suscitant l’indignation de la communauté internationale. Alors que l’Algérie se dirige vers des élections présidentielles, il est crucial de surveiller de près la situation des droits humains et de rappeler l’importance du respect des principes démocratiques.