Dans la matinée de ce samedi 25 février 2023 à Buea dans la Région du Sud-Ouest, un vent de panique a traversé une partie des spectateurs de la traditionnelle course de l’espoir.
La guerre d’indépendance dans les Régions anglophones du Cameroun, déclenchée en 2017, a été impactée pour la première fois l’ascension du Mont Cameroun.
Les attentats à la bombe ont été enregistrés ce samedi matin sur l’itinéraire de la course entre le stade Molyko (point de départ et d’arrivée) et le Mont Cameroun. « L’on a dénombré au total trois explosions. J’ai moi-même été témoin de deux. Une bombe a explosé dans une poubelle et une autre dans une voiture. J’ai vu des blessés être transportés à l’hôpital, heureusement qu’il nya pas eu de mort, du moins pour l’instant » témoigne un confrère.
Ces attentats à la bombe qui n’ont blessé aucun athlète, sont attribués aux séparatistes. Ils réclament l’indépendance des Régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest.
Cette attaque n’a pas interrompu le déroulement de la course, qui a enregistré la participation de 632 athlètes d’une dizaine de nationalités, toutes catégories confondues.
A l’issue de l’épreuve phase dans la catégorie des seniors, Adamu Issa Buba est arrivé premier. Il a parcouru la distance approximative de 42 km en 4 heures 40 minutes. C’est la première fois que ce marathonien de la ligue régionale d’athlétisme du Nord-Ouest inscrit son nom au palmarès de cette course mythique qui célèbre son cinquantième anniversaire cette année.
Chez les dames, Carine Tatah est montée sur la première marche du podium avec un chrono de 5 heures 18 minutes. Affiliée à la ligue régionale d’athlétisme du Nord-Ouest, Carine Tatah compte désormais cinq trophées et se rapproche de la reine de la Montagne, Sarah Etongue, sept fois vainqueur de cette compétition qui est réputée être l’une des courses de montagne les plus difficiles au monde.
Rebaptisée course de l’espoir il y a 28 ans, l’Ascension du Mont Cameroun s’est encore déroulée comme de tradition, dans une ambiance festive, sous haute sécurité, en raison des menaces séparatistes.