Le président de la transition malienne, Assimi Goïta, a vivement critiqué la CEDEAO lors d’une visite d’État à Sikasso. Devant une foule rassemblée au stade régional, il a accusé l’organisation sous-régionale de mener un “terrorisme économique” contre le Mali, particulièrement en ciblant les relations commerciales avec la Guinée.
Assimi Goïta a expliqué que la décision de choisir le port de Conakry pour les importations maliennes était une affirmation de la souveraineté nationale, retrouvée après le coup d’État de 2020. Il a révélé que les tarifs pour les marchandises destinées au Mali étaient trois fois plus élevés que pour celles destinées à d’autres pays, une manœuvre visant à inciter les opérateurs économiques à faire grève et à provoquer un blocus économique contre le Mali.
Le président Goïta a rappelé les tensions croissantes entre le Mali et la CEDEAO depuis le coup d’État de 2020. Les sanctions économiques imposées au Mali avaient poussé le pays à chercher des alternatives, renforçant ainsi les liens avec la Guinée. Il a également dénoncé l’introduction de faux billets de F CFA dans l’économie malienne, une tentative, selon lui, de déstabiliser davantage le pays.
Assimi Goïta a souligné que ces attaques n’ont fait que renforcer la détermination du Mali à poursuivre son chemin vers la souveraineté et l’indépendance économique. Il a affirmé que le Mali ne céderait pas aux pressions et continuerait à collaborer étroitement avec ses alliés, notamment la Guinée. Le président a également évoqué l’importance stratégique du corridor Bamako-Conakry, malgré les obstacles économiques et financiers imposés par certains acteurs internationaux.
Goïta a abordé la question des paiements internationaux pour le coton malien, soulignant que les banques étrangères ralentissaient les transactions, impactant directement l’économie malienne. Il a dénoncé les actions de certaines banques qui ont cessé leurs échanges commerciaux avec le Mali, mais a assuré que cela ne détournerait pas le pays de son objectif d’autonomie économique.
Le discours du président malien s’est conclu par un appel à l’unité nationale et à la résistance face aux tentatives de déstabilisation économique. Il a réitéré son engagement à présenter sa candidature aux futures élections présidentielles, affirmant que le Mali continuerait à avancer sur le chemin de la souveraineté et de l’indépendance, malgré les défis.