Au Zimbabwe, à quelques mois des élections qui verront Emerson Mnangagwa briguer un deuxième mandat à la tête du pays (la date n’a pas été fixée, mais elles auront lieu d’ici la mi-juillet), la situation politique se crispe. Dernière personnalité visée : le député Costa Machingauta, dont le domicile a été pris d’assaut par la police anti-émeute samedi, dans la banlieue d’Harare.
Vingt-cinq personnes au total ont été arrêtées samedi au domicile de Costa Machingauta à Budiriro, dans la banlieue sud-ouest d’Harare la capitale.
Il hébergeait une réunion de cadres et de militants de la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), formation du principal opposant Nelson Chamisa, lorsque la police anti-émeute a fait irruption, frappant, selon des témoignages, le député, son épouse et sa fille de 17ans.
Un autre député de la CCC, Amos Chibaya, aurait lui aussi été interpellé.
La police, qui avait bouclé le quartier, s’est justifiée : la réunion n’avait pas été autorisée, et les personnes arrêtées seront accusées d’avoir enfreint les règles relatives à l’ordre public, a annoncé son porte-parole. Celle de la CCC a de son côté accusé le parti au pouvoir depuis l’indépendance, la Zanu-PF, d’utiliser la police contre ses adversaires politiques.
Les partis d’opposition et des organisations de défense des droits humains ont récemment dénoncé une répression accrue avant les élections, qui doivent se dérouler d’ici à la mi-juillet. Un autre député de la coalition, Job Sikhala, est ainsi détenu sans procès depuis le mois de juin dernier. Il est accusé d’incitation à la violence.