La première session ordinaire de la Cour d’Assises de Bamako pour l’année 2024 s’est achevée le 18 avril, marquée par le jugement de 163 affaires impliquant 275 accusés. Cette session, présidée par le Dr Boubacar Sidiki Diarrah, secrétaire général du ministère de la Justice, a duré 51 jours et a vu la Cour prononcer des verdicts variés, allant de l’acquittement à la peine capitale.
Les jurés ont traité un large éventail d’affaires, résultant en 50 acquittements et plusieurs condamnations, dont 14 à mort par contumace. L’attention a été particulièrement portée sur des cas graves tels que les atteintes aux mœurs et les violations de l’intégrité physique. La Cour a également ordonné le paiement de plus de 1 milliard de FCFA en amendes et remboursements, témoignant de la gravité des infractions jugées.
Ces audiences ont eu lieu dans un contexte de profondes réformes judiciaires. Les changements prévus dans le système pénal malien, notamment la transformation de la Cour d’Assises, reflètent une volonté de moderniser et d’efficaciser la justice. Cette session s’est donc déroulée sous le signe de la transition, avec une charge émotionnelle et des débats souvent intenses dûs à la nature des crimes examinés.
Le président de la Cour, Faradji Baba, a souligné que, bien que les peines puissent paraître sévères, elles sont justifiées par la nécessité de répondre à des comportements socialement déviants. L’annonce de la fin de la Cour d’Assises et le passage à un double degré de juridiction pour les affaires criminelles marque un tournant crucial pour le système judiciaire du Mali.
La session a aussi mis en lumière l’importance de l’assistance légale, avec de nombreux accusés bénéficiant d’une défense efficace qui a permis de modérer ou d’annuler des peines. Cette interaction entre défense et accusation a été cruciale pour le bon déroulement des procédures et pour l’équité des jugements rendus.
Le procureur général, Hamadoun dit Balobo Guindo, a rappelé l’importance de l’adaptation des textes pénaux pour répondre aux besoins croissants de justice. La session spéciale sur les infractions à caractère économique et financier, prévue pour le 24 mai, symbolise cette évolution vers une justice plus réactive et mieux équipée pour gérer la complexité des crimes modernes.