Le mercredi 8 janvier, 28 militaires béninois ont perdu la vie dans une attaque terroriste d’une ampleur sans précédent. Cette offensive, la plus meurtrière depuis 2021, a visé une position stratégique des forces de défense et de sécurité du pays, dans la région nord, à proximité des frontières avec le Niger et le Burkina Faso.
Selon des sources sécuritaires, l’assaut a ciblé une base fortifiée de l’opération antiterroriste Mirador. L’attaque, menée avec des armes lourdes avant que le site ne soit incendié, a causé des pertes considérables parmi les troupes. Bien que l’armée ait riposté par des frappes aériennes et terrestres, neutralisant plusieurs jihadistes, des survivants et témoins rapportent que le bilan pourrait encore évoluer.
Depuis plusieurs années, le Bénin fait face à une montée des attaques jihadistes dans ses régions frontalières. Déployée en 2021, l’opération Mirador incarne la stratégie nationale de riposte contre les incursions des groupes armés opérant depuis le Niger et le Burkina Faso voisins. Cependant, les récents événements témoignent des défis persistants malgré les efforts de sécurisation.
Dans une lettre interne, le colonel Gomina Faizou, chef d’état-major de la garde nationale et ancien dirigeant de l’opération Mirador, a exhorté les forces armées à un sursaut de courage. « Le matériel à lui tout seul ne suffit pas pour gagner… Réveillez-vous », a-t-il déclaré, tout en réaffirmant la détermination de l’armée à ne pas céder face à la menace terroriste.
Le président Patrice Talon avait récemment souligné la persistance des pressions jihadistes le long des frontières septentrionales. Malgré des investissements accrus dans la sécurité et des opérations intensifiées, la proximité des bases ennemies dans les pays voisins complique la tâche des forces béninoises, nécessitant une collaboration régionale renforcée.
Au-delà de l’impact immédiat sur les familles des soldats tombés, cette attaque suscite une onde de choc au sein de la société béninoise. Elle met en lumière les limites des dispositifs actuels et souligne l’urgence d’une réponse collective impliquant les voisins du Bénin. La coordination sous-régionale et les efforts conjoints apparaissent essentiels pour contenir cette menace croissante qui transcende les frontières.