Après le parlement dit monocolore de 2019, le Bénin dispose depuis hier d’une assemblée nationale pluraliste où l’opposition est représentée avec 28 élus sur 109. L’opposition s’est montrée incisive le premier jour, en revanche la majorité lui concède très peu de place dans le bureau élu hier.
C’est l’élection du bureau qui a clôturé la cérémonie d’installation. Au final, un seul poste sur sept va à l’opposition. Le deuxième vice-président est un élu des démocrates. Le parti a tenu a marqué son grand retour, arrivée en procession avec fanfare et supporters. Dans l’hémicycle et avant même l’élection du bureau les démocrates ont fait la première déclaration de la 9e législature. Nourénou Atchade nous résume dans un pamphlet contre Patrice Talon :
« Nous avons eu des prisonniers politiques comme Reckya Madougou condamnée à vingt ans. Nous pensons qu’il y a eu des blessures profondes. Nous pensons que M. Patrice Talon est à trois ans de la fin de son second et dernier mandat, il y a des choses qu’il faut nécessairement corriger. »
Orden Alladatin, député du camp Talon, réagit : « C’est de la vitalité. Le peuple béninois a souhaité qu’il y ait un peu de piment par ici. Voilà, cela commence bien. C’est un contenu que nous connaissons, ce n’est pas nouveau. Si les questions évoquées sont pour l’intérêt du peuple béninois, nous allons y contribuer collectivement. C’est ce que je crois. »
Les Béninois ont suivi la cérémonie à la télévision et l’ont largement commenté sur les réseaux sociaux, ils sont friands des débats parlementaires musclés. Ils seront servis, professe un analyste.