Face à un taux de chômage des jeunes de 27 %, le Bénin organise les 20 et 21 juin 2025 un hackathon centré sur l’innovation et l’agriculture durable. L’initiative, portée par UniPod Bénin et le programme mondial UNLEASH, se déroulera à Abomey-Calavi et vise à stimuler l’emploi chez les 18-35 ans, particulièrement affectés par le sous-emploi et la précarité.
L’événement, baptisé UNLEASH Hack-UniPod Bénin 2025, réunira de jeunes innovateurs autour de quatre défis majeurs : sécurité alimentaire, résilience climatique, agriculture inclusive et autonomisation des femmes. L’objectif est clair : inciter les participants à concevoir des solutions concrètes aux problématiques agricoles du pays, tout en bénéficiant d’un accompagnement par des experts et mentors. Le hackathon entend ainsi agir comme un levier de compétences et d’opportunités professionnelles.
Selon l’Organisation internationale du travail, environ 25 % des Béninois en âge de travailler étaient économiquement inactifs en 2023. Les jeunes restent les plus exposés à cette inactivité, notamment en raison du manque d’emplois stables et adaptés à leurs profils. Dans ce contexte, les initiatives comme ce hackathon s’inscrivent dans une dynamique de réponse directe aux faiblesses structurelles du marché du travail. Elles offrent une alternative aux politiques classiques, souvent inefficaces face aux besoins spécifiques de la jeunesse.
Mais pour que ce type d’événement dépasse l’effet d’annonce, il doit s’accompagner de mesures concrètes après sa tenue. L’accompagnement post-hackathon, l’accès au financement, l’intégration des projets dans les politiques publiques ou encore le suivi des porteurs d’idées sont essentiels pour transformer les idées en emplois réels. L’expérience du « Salon de l’emploi et des compétences », lancé en 2023 par l’Agence nationale pour l’Emploi (ANPE), en est la preuve : selon les chiffres officiels, plus de 2000 jeunes diplômés avaient été immédiatement recrutés.
Reste à savoir si ce nouveau hackathon pourra s’inscrire dans la durée. L’efficacité de ces programmes repose sur leur capacité à tisser des ponts entre innovation, entrepreneuriat et politique publique. Sans un véritable écosystème d’accompagnement et d’investissement, les bonnes intentions risquent de retomber à plat. Ce type d’initiative, aussi louable soit-il, ne peut se suffire à lui-même : il doit être pensé comme un maillon dans une stratégie plus vaste de réforme du marché de l’emploi au Bénin.