Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a entrouvert la porte jeudi à de possibles négociations sur les contours de l’Ukraine, tout en réitérant qu’il appartiendra aux Ukrainiens d’en décider.
S’exprimant devant une commission parlementaire à Washington, il a réaffirmé que toute paix éventuelle avec la Russie devra être “juste et durable”, c’est-à-dire qui respecte l’indépendance et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, mais “comment cela est défini précisément sur le terrain, nous attendons des Ukrainiens qu’ils nous le disent”.
Il a ainsi semblé entériner le fait que les Ukrainiens auraient du mal à récupérer tous les territoires annexés par la Russie, en particulier la Crimée.
“Je pense qu’il va y avoir des territoires en Ukraine pour lesquels les Ukrainiens seront déterminés à se battre sur le terrain, et peut-être des territoires qu’ils décideront qu’ils devront tenter de récupérer par d’autres moyens”, a-t-il affirmé.
Récupérer la Crimée
M. Blinken était spécifiquement interrogé par l’élu républicain Chris Stewart pour savoir si les Etats-Unis soutenaient la volonté du président Volodymyr Zelensky de récupérer la Crimée, que la Russie a annexée en 2014.
Le haut diplomate, qui estime que les conditions d’une négociation ne sont pas réunies, a insisté sur le fait que “ce sont des décisions que les Ukrainiens doivent prendre sur comment ils voient leur avenir et comment cela se traduit en termes de souveraineté, d’intégrité territoriale et d’indépendance du pays”.
“Ce dont nous ne voulons pas, dans l’intérêt de tout le monde, c’est que cela soit résolu en lieu et temps qui ne fera qu’inviter les Russes à se repositionner, se réarmer et à ré-attaquer”, a-t-il dit.
Les Etats-Unis et leurs partenaires occidentaux ne reconnaissent pas l’annexion de la Crimée ni les territoires annexés par les forces russes dans l’est de l’Ukraine, où ont lieu des combats acharnés.
La coalition menée par les Etats-Unis, qui fournissent la plus grosse aide militaire à l’Ukraine, assure être prête à défendre l’Ukraine autant qu’il le faudra jusqu’au retrait des forces russes mais reste le plus souvent évasive sur le cas de la Crimée.