L’économie burkinabè a enregistré une croissance de 4,9 % en 2024, contre 3 % en 2023, selon un rapport publié récemment par la Banque mondiale. Cette performance est portée par la dynamique des secteurs agricole et tertiaire, dans un contexte sécuritaire légèrement stabilisé. L’institution de Bretton Woods prévoit même une accélération de la croissance à 5 % en 2025.
Trois facteurs principaux expliquent ce redressement : une amélioration relative de la sécurité intérieure, un soutien public accru au secteur agricole, et une gestion budgétaire plus rigoureuse. Ces efforts conjugués ont permis une reprise de l’activité dans plusieurs régions rurales jusque-là fragilisées par les attaques armées, ainsi qu’une meilleure mobilisation des ressources internes.
Ce regain économique intervient dans un pays toujours confronté à une instabilité politique et sécuritaire persistante, en proie à des violences jihadistes qui ont déplacé près de deux millions de personnes. Depuis le coup d’État militaire de septembre 2022, les autorités de transition tentent de maintenir un équilibre entre impératifs sécuritaires et relance économique. Le soutien de partenaires techniques et financiers, bien que limité, reste déterminant dans la mise en œuvre des réformes.
Si les perspectives de croissance restent solides, l’inflation constitue un point d’attention : elle est passée de 0,7 % à 4,2 % sur l’année. Autre défi stratégique souligné par la Banque mondiale : le développement d’une électricité fiable et abordable. Le coût élevé de l’énergie freine encore le développement industriel et la compétitivité des services. Des investissements dans les énergies renouvelables, notamment solaires, sont en cours, mais restent insuffisants pour répondre à la demande croissante.
Le Burkina Faso dispose d’un potentiel agricole important et d’une population jeune, mais l’extension des zones cultivables, la modernisation des infrastructures et la formation professionnelle restent à renforcer. Le développement des services numériques et du commerce transfrontalier pourrait également constituer des leviers de croissance si les conditions de sécurité et de connectivité s’améliorent.