Depuis trois ans, la production d’or du Burkina Faso diminue, et cette tendance inquiète les autorités et les investisseurs. En novembre 2024, le pays avait produit 47,7 tonnes d’or, contre 50,9 tonnes à la même période en 2023. Cette baisse continue est principalement due à l’insécurité qui affecte le pays et à des incertitudes économiques.
La situation sécuritaire du Burkina Faso est l’une des raisons principales de cette chute de production. Des attaques de groupes armés ont forcé plusieurs mines à fermer leurs portes. Dès 2022, le ministre des Mines, Simon-Pierre Boussim, expliquait que ces violences avaient provoqué une diminution de 14 % de la production. Un rapport publié en décembre 2024 par l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) confirme cette tendance, notant que cinq mines ont cessé leurs activités en raison des attaques.
En plus des problèmes de sécurité, des conflits économiques ont également impacté la production d’or. En 2023, la société minière Endeavour Mining a vendu les mines de Boungou et Wahgnion à Lilium Mining. Cependant, un litige entre les deux entreprises a ralenti la reprise des activités. Ces deux mines, qui produisaient environ 7 tonnes d’or en 2022, peinent toujours à fonctionner normalement. Un accord a été signé en 2024 avec l’État, mais aucun plan précis d’exploitation n’a été annoncé.
Malgré ces difficultés, certains investisseurs restent optimistes. La société canadienne Orezone Gold a ouvert la mine de Bomboré en 2022 et prévoit d’augmenter sa production à plus de 170 000 onces d’ici fin 2025. De son côté, l’entreprise australienne West African Resources prévoit de commencer l’exploitation de la mine de Kiaka au troisième trimestre 2025. Elle pourrait produire 234 000 onces d’or par an pendant au moins 20 ans. Cependant, il reste incertain que ces projets suffisent à inverser la tendance actuelle.
La baisse de la production d’or a un impact direct sur l’économie du Burkina Faso. L’or représente 96 % des exportations du secteur minier et contribue à hauteur de 14,5 % du PIB national. De plus, le secteur minier fournit 20,9 % des revenus de l’État. Si la tendance se poursuit, les finances publiques et la balance commerciale du pays pourraient être gravement affectées.
Pour tenter de stabiliser et relancer la production d’or, le gouvernement burkinabè envisage plusieurs mesures. La sécurisation des sites miniers, des incitations fiscales pour attirer de nouveaux investisseurs et la diversification des activités minières font partie des pistes explorées. Cependant, le succès de ces initiatives dépendra de l’évolution de la situation sécuritaire et de la mise en production rapide des nouvelles mines.