Le capitaine Ibrahim Traoré, à la tête du régime militaire du Burkina Faso, a lancé une accusation sérieuse contre la Côte d’Ivoire, affirmant que cette dernière héberge tous les déstabilisateurs du Burkina Faso. Cet énoncé a été fait durant une interview accordée à la chaîne nationale RTB, où il a expressément demandé à la Côte d’Ivoire de revenir à de “meilleurs sentiments”.
Traoré a insisté sur le fait que les déstabilisateurs burkinabès ne se cachent même pas en territoire ivoirien, pointant du doigt une certaine complicité ou du moins une tolérance des autorités ivoiriennes à cet égard. Il a déclaré sans détour : “Il y a un problème avec les autorités de ce pays,” marquant un clair mécontentement envers le traitement de cette situation par la Côte d’Ivoire.
Les relations entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire se sont détériorées ces derniers mois. Cette tension survient après que le Burkina Faso a été secoué par deux coups d’État en 2022, et est constamment confronté à des violences de groupes jihadistes. Les incidents frontaliers, y compris les arrestations de militaires et de gendarmes des deux côtés, n’ont fait qu’exacerber la situation.
Néanmoins, une lueur d’espoir subsiste. Le 19 avril, une rencontre a eu lieu entre les ministres de la Défense des deux pays, souhaitant marquer un “nouveau départ” pour les relations bilatérales. Le capitaine Traoré se montre prudent mais optimiste, soulignant que bien que la rencontre ait été fructueuse, “la balle est dans leur camp.”
Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer si ces démarches conduiront à une détente ou si les tensions continueront à escalader. Les négociations concernant la libération des prisonniers des deux côtés sont toujours en cours, ce qui représente un autre baromètre important des relations futures entre les deux nations.
Cette confrontation entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire a des implications qui dépassent les frontières des deux pays. L’instabilité dans cette région pourrait affecter la sécurité et la coopération régionale en Afrique de l’Ouest, une zone déjà marquée par de nombreux défis sécuritaires et politiques.