Le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana retourne en prison après avoir été présenté une nouvelle fois, jeudi 29 décembre, au procureur du tribunal militaire. Ce dernier a délivré le même jour un mandat de dépôt contre lui dans l’affaire d’allégations de complot contre la sureté de l’État. Il soupçonne l’officier supérieur de faire partie d’un plan pour renverser l’actuel dirigeant burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, et prendre sa place à la tête du pays.
Après deux nuits passées dans un campement de la gendarmerie, le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana est retourné jeudi en cellule. À la mi-journée, le parquet a notifié son transfert à la Maison d’arrêt et de correction des armées (Maca), d’après un membre de sa famille, où « il a été déposé dans la journée ».
Selon un de ses proches, les faits reprochés au lieutenant-colonel Zoungrana sont ceux évoqués dans le communiqué du procureur, mercredi 28 décembre. Soit des soupçons d’un projet d’attaques simultanées contre la télévision publique, la prison militaire et la résidence de l’actuel dirigeant, le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé lui-même au pouvoir via un putsch en septembre 2022.
Toutes ses suspicions sont aussi en lien avec l’unité des « Mambas Verts », que l’officier commandait avant son arrestation de janvier dernier, et de potentiels renforts attendus de la part d’autres unités militaires.
Selon Me Paul Kéré, l’un de ses avocats, le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana n’est en rien impliqué dans ces « allégations » qu’il qualifie d’« erronées et mensongères ». Il a assuré que son client « attend avec sérénité la manifestation de la vérité ».
RFI