Au Burkina Faso, l’ancien chef d’état-major de la gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Évrard Somda (photo), aurait été emmené, dimanche 14 janvier, par des « individus lourdement armés », apprend-on de sources médiatiques locales. Celui-ci n’avait, indique-t-on, opposé « aucune résistance », et avait « suivi les hommes venus le chercher pour l’emmener vers une destination inconnue ».
Selon des témoins cités par les médias, ces hommes auraient encerclé le domicile du lieutenant-colonel, avant de l’embarquer. Aucune raison n’a été évoquée par rapport à cette présumée arrestation. Des sources médiatiques ont évoqué l’hypothèse d’une interpellation sans toutefois préciser s’il s’agit d’une arrestation sur ordre des autorités militaires ou judiciaires. D’autres ont plutôt indiqué « un enlèvement ».
Cette information survient dans un contexte tendu au Burkina Faso. Dans le pays, deux tentatives de putsch déjouées ont été signalées en moins de deux mois. La dernière en date remonte à fin septembre 2023, et a conduit au limogeage par décret présidentiel, d’Évrard Somda. Son limogeage était intervenu après l’interpellation de quatre officiers, dont deux de ses anciens proches collaborateurs, soupçonnés d’être impliqués dans un « complot contre la sûreté de l’Etat ». De son côté, l’ex-patron de la gendarmerie nationale du Burkina Faso n’avait pas été inculpé. En décembre 2023, il avait été auditionné par la justice militaire, en qualité de témoin.
Alors que les rumeurs semblent aller bon train, s’étendant largement sur la théorie d’un enlèvement, un communiqué officiel est attendu afin de clarifier ces faits. Ces dernières semaines, des enlèvements de personnalités économiques et politiques ont été signalés dans le pays. Le Burkina Faso est dirigé par des militaires qui ont pris le pouvoir par putsch, avec pour ambition proclamée d’éradiquer le djihadisme qui sévit dans le pays.