Le Burkina Faso, le Niger et le Mali, membres de l’Alliance des États du Sahel, ont franchi un pas significatif dans la dégradation de leurs relations avec la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en retirant le drapeau de cette institution de toutes leurs représentations officielles. Cette action symbolique souligne la rupture formelle avec la CEDEAO, marquant un tournant décisif dans l’histoire des relations entre les entités.
Cette décision des trois pays de l’Alliance des États du Sahel ne s’est pas prise à la légère. Elle intervient après une série d’événements qui ont progressivement érodé la confiance mutuelle entre ces États et la CEDEAO. En particulier, le Mali a clairement exprimé son intention de se désengager de la CEDEAO, qualifiant cette démarche d’irrévocable, suite à ce qu’il considère comme des violations des textes fondateurs de l’organisation par celle-ci.
Le contexte de cette séparation trouve ses racines dans un désaccord profond quant à l’application et l’interprétation des textes régissant la CEDEAO. En janvier 2022, l’organisation a imposé des sanctions au Mali, jugées contraires aux accords communautaires, notamment en ce qui concerne les principes de libre circulation et d’accès à la mer, exacerbant les tensions et menant à cette rupture.
Face à cette escalade, l’avenir des relations entre l’Alliance des États du Sahel et la CEDEAO reste incertain. La décision de ces États de se retirer ouvre la porte à de nouvelles dynamiques régionales, possiblement vers la création de nouveaux cadres de coopération ou l’approfondissement des alliances existantes hors du cadre de la CEDEAO. L’impact de ce divorce sur la stabilité régionale et la coopération économique en Afrique de l’Ouest est encore à évaluer.