Deux individus impliqués dans l’attaque terroriste du café Aziz Istanbul à Ouagadougou en août 2017, ayant causé la mort de 19 personnes et fait 21 blessés, ont été condamnés à la prison à vie. Cette décision a été prononcée lors des dernières sessions de l’année 2024 par le pôle judiciaire burkinabè spécialisé dans la lutte contre le terrorisme.
L’affaire, jugée en novembre dernier, s’est déroulée discrètement, sans communication publique. Les condamnés, arrêtés en 2018 dans le quartier Rayongo de Ouagadougou, ont été associés à une attaque qui avait suscité l’indignation nationale et internationale. Malgré l’absence de revendication officielle, l’attaque portait les stigmates des opérations jihadistes en Afrique de l’Ouest.
Dans la nuit du 13 au 14 août 2017, deux assaillants armés avaient ouvert le feu sur la terrasse du café Aziz Istanbul, ciblant indistinctement des Burkinabè et des étrangers. Parmi les victimes figuraient dix Burkinabè et neuf ressortissants de plusieurs pays, dont des imams koweïtiens, un Français et une Canadienne. Cette attaque, rappelant celle de janvier 2016 contre l’hôtel Splendid et le café Cappuccino, avait marqué un tournant dans l’insécurité au Burkina Faso.
Malgré ce procès, des questions demeurent. Le commanditaire présumé, Abdoulaye Sawadogo, alias « Abdallah », avait été neutralisé lors de l’intervention des forces spéciales en 2018. Pourtant, l’identité exacte des assaillants et les motivations précises derrière cette attaque restent floues, alimentant le débat sur les capacités de renseignement et de prévention des autorités burkinabè.
Cette condamnation intervient dans un climat sécuritaire tendu pour le Burkina Faso, où les attaques jihadistes se multiplient depuis 2015. Le pays, l’un des plus touchés par l’insécurité au Sahel, continue de lutter pour contenir la progression des groupes armés dans ses frontières. La mémoire des victimes de l’attentat de 2017 rappelle l’urgence d’un renforcement de la justice et de la sécurité dans la région.
Alors que ce procès s’est tenu dans une certaine opacité, des voix s’élèvent pour exiger plus de transparence dans le traitement des affaires liées au terrorisme. Les familles des victimes appellent également à un soutien accru pour surmonter les traumatismes et à une meilleure reconnaissance des drames subis. Ces condamnations représentent une étape dans la quête de justice, mais elles ne suffiront pas à apaiser les souffrances laissées par ces événements tragiques.