Au Burkina Faso, le réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC), a rendu public mardi 6 décembre son dernier rapport. Il porte sur l’état de la corruption, mais aussi sa perception durant l’année 2021. De ce nouveau rapport, il ressort que la corruption continue d’augmenter au Burkina Faso.
Pour son enquête, le REN-LAC a sondé 3 000 personnes dans les 13 chefs lieu de régions, ainsi que la ville commerçante de Pouytenga, dans le centre-est du pays. Et plus de 85% des personnes interrogées estiment que la corruption au Burkina Faso est fréquente. L’indice de perception est en hausse constante depuis 2016, passant de 41 à 71 points aujourd’hui.
La moitié des enquêtés ont été témoins ou acteurs d’un acte de corruption en 2021. Pour la plupart, il s’agissait d’une rétribution illégale en échange d’un service. Selon l’enquête du REN-LAC, les services publics les plus concernés sont la police nationale, les douanes et la police municipale.
Sur les 1 500 personnes qui ont été en contact direct avec un acte de corruption, seuls 3,5% l’ont dénoncé. La grande majorité n’ont pas confiance dans les mesures de lutte contre la corruption.
D’autant plus que les plus hautes sphères du pouvoir burkinabè sont incapables de donner l’exemple. Les années de présidence de Roch Marc Christian Kaboré ont été émaillées de plusieurs scandales, comme l’affaire Rafi, lorsque des millions de FCFA se sont évaporés lors d’une commande d’hélicoptères. Ou encore celle des 668 millions de frais de mission de l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur et le blanchiment de capitaux du directeur de cabinet du président du Faso. Aucune de ces affaires n’a pourtant donné lieu à des poursuites judiciaires.