Le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) du Burkina Faso a suspendu sept médias internationaux, incluant des géants tels que TV5 Monde, Le Monde et The Guardian, ainsi que les agences panafricaines Apa News et Ecofin. Cette décision fait suite à la reprise par ces médias des accusations portées par Human Rights Watch, qui impliquent l’armée burkinabé dans la mort de plus de 220 civils.
Les médias concernés ont relayé un rapport de Human Rights Watch, accusant des soldats burkinabés d’avoir exécuté de manière extrajudiciaire des civils dans les villages de Nodin et Soro en février 2024. Le gouvernement burkinabé, tout en reconnaissant les tueries, réfute ces accusations et souligne l’ouverture d’une enquête judiciaire pour faire la lumière sur ces événements.
Cette suspension intervient dans un climat de tension accru au Burkina Faso, où l’insécurité et les attaques djihadistes ont exacerbé les défis sécuritaires et politiques. Le CSC justifie ces suspensions par la nécessité de protéger l’intégrité et l’honneur de l’armée nationale, souvent mise à mal par des reportages jugés partiaux ou sans preuves tangibles.
En réponse aux allégations, le gouvernement a rapidement condamné ce qu’il considère comme une campagne de désinformation visant à discréditer ses forces armées. Une enquête judiciaire a été annoncée pour déterminer les faits et responsabilités relatifs aux incidents de Nodin et Soro, soulignant une volonté de transparence face à des enjeux judiciaires et internationaux majeurs.
L’avenir de la liberté de presse au Burkina Faso semble incertain face à ces développements. Les critiques internationales quant à la gestion de cette crise par le CSC pourraient entraîner des répercussions diplomatiques, tandis que la pression intérieure pourrait influencer les prochaines étapes de gouvernance et de réformes médiatiques.
Le paysage médiatique burkinabé est désormais sous haute surveillance, avec des implications directes pour la couverture des événements locaux et la capacité des médias à opérer sans entraves. Les sanctions imposées reflètent une stratégie de contrôle accru, mais aussi une fracture potentiellement grandissante entre le gouvernement et les organismes internationaux de défense des droits humains.