Une condamnation sans précédent secoue le Burundi alors que l’ex-Premier ministre Alain-Guillaume Bunyoni, considéré comme le numéro 2 du régime CNDD-FDD, a été condamné à la prison à perpétuité. Cette décision historique a été rendue vendredi 8 décembre par le président de la Cour suprême, suivant les réquisitions du parquet.
La sentence fait suite à huit mois d’incarcération, au cours desquels Bunyoni a été accusé de sept chefs d’accusation, dont la planification d’un complot visant l’assassinat du président Evariste Ndayshimiye et l’accumulation de richesses considérables. Le huis clos entourant le procès a maintenu les détails à l’ombre, bien que des allusions à l’utilisation de fétiches aient été mentionnées.
Pour comprendre pleinement cette affaire, il est essentiel de replacer les événements dans leur contexte. Bunyoni, autrefois Premier ministre, a été un acteur clé dans la répression du mouvement contre le troisième mandat en 2015-2016. Son ascension au poste de Premier ministre après la mort du président Pierre Nkurunziza en 2020 a été écourtée en septembre 2022, lorsque des accusations de velléités de “coup d’État” ont émergé.
Au-delà du verdict, les perspectives de cette condamnation historique sont vastes. Les accusations d’enrichissement illégal et de déstabilisation économique, avec des allégations de sommes “colossales” déstabilisant le taux de change du franc burundais, ont conduit à la confiscation de biens significatifs appartenant à l’ex-Premier ministre.
En conclusion, cette affaire marque un tournant dans l’histoire judiciaire du Burundi, soulignant les conséquences pour les hauts responsables politiques. La condamnation de Bunyoni et de ses co-accusés, avec des peines allant de 3 à 15 ans de prison, envoie un message fort sur la tolérance zéro envers la corruption et les complots au plus haut niveau de l’État burundais.