Plus de 270 soldats burundais ont été condamnés à des peines de prison allant de 22 à 30 ans pour avoir refusé de combattre aux côtés de l’armée congolaise contre les rebelles du M23. Ce verdict a été rendu par un tribunal militaire au Burundi, selon des informations relayées par les médias locaux.
Ces soldats ont été arrêtés et emprisonnés au début de l’année après avoir refusé de suivre les ordres militaires de se battre contre les rebelles congolais du M23. Transférés en mai à la prison de Rutana, située dans le sud-est du Burundi, ils ont été jugés entre le 18 et le 22 juin. En plus de leurs peines de prison, chaque soldat condamné doit payer une amende de 500 dollars. Deux soldats ont toutefois été acquittés.
Le Burundi a déployé des troupes dans l’est de la RDC en août 2022, suite à une décision de la Communauté de l’Afrique de l’Est visant à organiser une mission conjointe contre les groupes armés dans la région. Cependant, après le refus de Kinshasa de renouveler le mandat de la force régionale après décembre 2023, les soldats burundais sont restés en RDC grâce à un accord bilatéral.
Cette condamnation massive pose des questions sur la gestion des troupes et la discipline au sein de l’armée burundaise. Elle pourrait aussi avoir des répercussions sur les relations entre le Burundi et la RDC, ainsi que sur les opérations militaires conjointes dans la région. La situation sécuritaire dans l’est de la RDC demeure préoccupante, avec plusieurs groupes rebelles, dont le M23, toujours actifs.
Le M23, groupe rebelle tutsi formé en 2012, est l’un des nombreux groupes armés opérant dans l’est du Congo. La RDC accuse le Rwanda de soutenir ce groupe, ce que Kigali dément vigoureusement. D’autres pays africains, comme l’Afrique du Sud, la Tanzanie et le Malawi, ont également envoyé des troupes en RDC dans le cadre de la force de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) pour combattre ces groupes armés.
Cette affaire illustre les défis complexes de la coopération militaire régionale en Afrique centrale et de l’Est. Le refus de renouvellement du mandat par Kinshasa et les répercussions sur les troupes burundaises montrent les tensions persistantes et les difficultés à établir une paix durable dans une région marquée par des décennies de conflits armés.