Le président burundais Évariste Ndayishimiye a procédé ce lundi au lancement officiel de la saison agricole A depuis la province de Gitega, marquant le début d’une campagne présentée comme cruciale pour la sécurité alimentaire du pays. Cette cérémonie officielle, qui assieait à la fois symboles traditionnels et volonté politique, intervient dans un contexte de forte dépendance nationale à l’agriculture.
Lors de cet événement, le chef de l’État a personnellement participé à la mise en culture de semences pré-bases de pommes de terre sur une parcelle de 1,5 hectare au centre semencier de Nyabisindu. Entouré de membres du gouvernement, il a remis des équipements agricoles à plusieurs coopératives et exhorté les producteurs à accroître leurs rendements. La cérémonie avait débuté par une prière de bénédiction des semences, un rituel soulignant l’importance culturelle et spirituelle accordée à la terre.
Ce lancement s’inscrit dans une stratégie gouvernementale plus large faisant de l’agriculture le pilier du développement économique burundais. Le secteur emploie plus de 80% de la population active mais reste confronté à des défis structurels majeurs, incluant les effets du changement climatique, la faible mécanisation et les pénuries récurrentes d’intrants de qualité. Depuis 2022, les autorités ont engagé des réformes visant à moderniser la filière et réduire la dépendance aux importations alimentaires.
Les perspectives de cette saison agricole seront déterminantes pour évaluer l’efficacité des politiques gouvernementales. Le président Ndayishimiye a appelé à une collaboration renforcée entre les grands entrepreneurs agricoles et l’Institut des sciences agronomiques du Burundi (ISABU) pour promouvoir l’utilisation de semences améliorées tout en préservant les variétés locales. La réussite de cette campagne conditionnera la capacité du pays à atteindre ses objectifs d’autosuffisance alimentaire.
Le centre semencier de Nyabisindu, qui s’étend sur plus de 80 hectares, illustre les efforts entrepris pour moderniser les pratiques agricoles. Il met en œuvre des techniques de rotation des cultures pour préserver la fertilité des sols et assurer une production durable. Cette approche vise à concilier productivité immédiate et préservation des ressources sur le long terme.
La formation agricole du président Ndayishimiye, régulièrement mise en avant lors de ces événements, renforce la crédibilité de son discours auprès du monde rural. Son implication personnelle dans le lancement de la saison agricole souligne la priorité politique accordée à ce secteur. Cependant, cet engagement symbolique devra se traduire par des résultats concrets pour répondre aux attentes d’une population majoritairement rurale.
La remise d’équipements agricoles, notamment des pulvérisateurs dorsaux et des houes, répond à des besoins immédiats tout en soulignant les limites de la mécanisation. Ces gestes, bien qu’utiles, ne suffiront pas à résoudre les défis structurels du secteur. La modernisation de l’agriculture burundaise nécessitera des investissements plus substantiels et une politique coordonnée sur l’ensemble de la chaîne de valeur, de la production à la commercialisation.



