Au Burundi, la production de riz a connu un spectaculaire essor, passant de 3 à 10 tonnes par hectare dans certaines régions. Ce résultat est attribué au soutien technique de la Chine, notamment via le Centre pilote agricole de Gihanga, implanté dans la province de Bubanza. L’annonce a été faite le 23 juin par Léonard Butoyi, assistant du ministre burundais de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Élevage, lors d’une cérémonie de célébration de la coopération agricole sino-burundaise.
Depuis sa création, le centre agricole de Gihanga multiplie les semences améliorées de riz, maïs et champignons, tout en accompagnant les agriculteurs dans l’élevage de volailles et de lapins. Selon Léonard Butoyi, ce sont aujourd’hui 3 800 hectares qui sont dédiés à la culture du riz hybride à l’échelle nationale. Une avancée qui permet d’envisager non seulement l’autosuffisance alimentaire, mais aussi d’éventuelles exportations vers les pays voisins.
Le partenariat entre Bujumbura et Pékin remonte à 2009, année où les premiers experts chinois ont commencé à construire 76 villages de démonstration agricole dans le but de réduire la pauvreté. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie de long terme visant à transférer les compétences agricoles et à adapter les techniques chinoises aux réalités climatiques burundaises.
Avec cette progression notable, le Burundi semble franchir un cap important dans sa quête de souveraineté alimentaire. L’utilisation de semences hybrides et l’encadrement technique régulier laissent espérer une production nationale durable, moins dépendante des importations. À terme, le pays pourrait jouer un rôle accru dans le commerce régional du riz.
Présente à la cérémonie, l’ambassadrice de Chine, Zhao Jiangping, a rappelé que son pays continue de voir l’agriculture comme un levier de développement stratégique. Elle a souligné que la coopération ne se limite pas à la riziculture : des transferts technologiques ont également concerné les cultures de maïs enrichi et de champignons comestibles. Ce soutien s’accompagne aussi de formations et d’encadrements assurés par des experts chinois.
L’événement s’est terminé par la remise de prix à des agriculteurs, coopératives et experts ayant contribué aux bonnes récoltes de l’année 2025. Parmi les récompensés figuraient quinze agriculteurs, cinq coopératives, six organisations locales, dix experts chinois, ainsi que quinze lauréats ayant suivi une formation spécialisée. Ces distinctions mettent en lumière les résultats tangibles d’une collaboration agricole construite sur le long terme.