Sibi Lawson-Marriot, directrice du Programme Alimentaire mondial (PAM) au Burundi, et Sarah Nguyen, chargée de la sécurité de l’organisation, ont été expulsées du pays vendredi 14 février 2025. L’avion RwandAir qui les a transportées symbolise l’urgence de cette décision imposée par le gouvernement.
Le gouvernement burundais a notifié aux deux responsables leur expulsion sous 48 heures. Cette mesure drastique fait suite à la diffusion sur les réseaux sociaux de consignes sécuritaires internes, recommandant au personnel de constituer des stocks de vivres, d’eau, de carburant et d’argent liquide en prévision d’un scénario de crise.
La controverse s’inscrit dans une atmosphère de tension grandissante au Burundi, un pays qui se trouve à la croisée de défis sécuritaires et géopolitiques. En outre, le Burundi est allié militairement à Kinshasa dans le conflit contre le M23, soutenu par le Rwanda, ce qui accentue la sensibilité de toute communication interne perçue comme alarmiste.
Les perspectives à venir demeurent incertaines. L’expulsion de ces deux responsables pourrait renforcer le climat de défiance entre les acteurs humanitaires et les autorités burundaises, tout en alimentant les inquiétudes quant à la gestion des crises sécuritaires dans la région.
Les consignes ayant incité le personnel à se préparer à une éventuelle panique sont interprétées par le gouvernement comme une atteinte à la sûreté de l’État. Cette décision réactive met en lumière la fragilité des rapports entre le secteur humanitaire et les instances étatiques, en particulier dans un contexte de tension régionale.
Des analystes soulignent que cette expulsion risque d’avoir des répercussions sur l’efficacité des opérations du PAM au Burundi. Tandis que certains experts appellent à une meilleure coordination entre les ONG et les autorités, d’autres craignent que de telles mesures n’entraînent une réduction des actions humanitaires essentielles dans un pays déjà fragilisé.