Lors de sa visite dans l’Extrême-Nord, Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence camerounaise, a vu son déplacement interrompu par la colère des habitants et élus locaux, qui ont exigé d’être entendus sur leurs préoccupations sécuritaires et humanitaires.
Accompagné des ministres de l’Administration territoriale et de la Jeunesse, le secrétaire général se rendait sur des sites stratégiques pour lutter contre l’insécurité alimentaire et promouvoir le tourisme. Cependant, alors qu’il se dirigeait vers un hélicoptère à Kousseri, la population et des responsables locaux se sont massés, contestant son refus initial d’écouter leurs doléances.
La région de l’Extrême-Nord, marquée par les défis posés par Boko Haram et régulièrement frappée par des inondations, connaît depuis longtemps un climat de tension entre les autorités centrales et les forces vives locales. Les précédents échanges entre l’administration et les populations locales laissaient présager une confrontation lors de cette visite.
Face à cette mobilisation, la situation pourrait inciter le gouvernement à revoir sa stratégie de dialogue et de déploiement dans la région. L’évolution des relations entre les autorités nationales et les acteurs locaux sera déterminante pour la gestion future des crises sécuritaires et humanitaires dans l’Extrême-Nord.
Les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux témoignent d’un mécontentement fort, illustré par la présence d’élus arborant les couleurs nationales et de militants du RDPC. Ces images révèlent l’importance pour la population de se faire entendre, tout en soulignant une possible fracture entre l’appareil étatique et ses interlocuteurs sur le terrain.
La prolongation imprévue de cette visite et l’organisation d’audiences improvisées jusqu’au petit matin mettent en lumière les défis auxquels le Cameroun fait face pour instaurer un dialogue constructif. Les enjeux politiques et sécuritaires qui se dessinent pourraient marquer un tournant dans la manière dont l’État central engage avec ses territoires les plus fragilisés.