La rentrée scolaire approche au Cameroun, mais dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, cette période demeure perturbée pour de nombreux enfants. Depuis 2017, ces régions sont en proie à des affrontements entre groupes armés séparatistes et forces gouvernementales. Certains enfants n’ont pas pu fréquenter l’école depuis des années, tandis que d’autres font leur rentrée loin de leurs villages. À Bamenda, la capitale du Nord-Ouest, le récit poignant de familles déplacées reflète les difficultés persistantes.
La rentrée scolaire est un moment d’espoir pour de nombreux enfants au Cameroun, mais pour ceux des régions anglophones, c’est souvent un rêve brisé. Joy, une jeune fille, exhibe fièrement ses nouvelles chaussures pour la rentrée, mais derrière son sourire se cache une réalité déchirante. Sa famille a dû quitter son village en raison des troubles. Son père, plein d’espoir, avait envisagé un retour, mais les écoles du village étaient toujours fermées, victimes des conflits. Cette réalité déchirante se reflète dans le vécu de nombreuses familles qui ont dû fuir et s’éloigner de leur vie d’avant.
L’éducation, pilier de l’avenir d’une nation, est mise en péril dans les régions anglophones. Malgré une évolution positive selon Roland Ngwang, responsable de l’enseignement secondaire pour le Nord-Ouest, des milliers d’enfants sont introuvables et non scolarisés. Cela soulève des inquiétudes quant à leur devenir et à la stabilité de la région. L’absence d’éducation peut devenir une bombe à retardement, avertit Ngwang. Pour contrer cela, les autorités appellent les chefs de quartiers à s’assurer que chaque enfant en âge d’aller à l’école soit inscrit à la rentrée, révélant ainsi l’ampleur du défi à relever.
À l’approche de la rentrée, des leaders religieux anglophones lancent un appel à l’action pour que tous les élèves retrouvent le chemin de l’école. « Leave no child behind », proclament-ils, soulignant l’importance cruciale de l’éducation pour le futur. L’archevêque de Bamenda, Andrew Nkea, appelle tous les parents à ne pas craindre d’envoyer leurs enfants à l’école, même dans le privé. Les groupes armés sont également interpellés pour ne pas perturber le processus éducatif. Dans une région en quête de stabilité, l’éducation apparaît comme un rempart contre l’incertitude et la violence.
L’avenir de ces régions repose en partie sur la réouverture des écoles et la confiance retrouvée des parents. Les militaires, de leur côté, sont exhortés à un usage responsable de leurs armes pour éviter de tragiques incidents. La réouverture des écoles et la reprise des cours ne sont pas seulement des impératifs éducatifs, mais aussi des piliers de reconstruction et de renforcement de la confiance dans une région déchirée par les conflits.