Le 10 mai 2025, la capitale camerounaise, Yaoundé, a été le théâtre d’un drame qui a secoué l’ensemble du pays. Un petit garçon de six ans, Mathis, a été poignardé à mort par un voisin de sa famille, le père de la célèbre artiste camerounaise Lydol. L’incident a eu lieu dans le quartier de Ngoa Ekélé, après une altercation violente entre le meurtrier présumé, Blake, et Paulin, le père de la victime. Si l’affaire a rapidement fait la une des médias, elle est d’autant plus marquante en raison de l’implication d’une personnalité publique et de l’horreur de l’acte.
L’incident a débuté en milieu d’après-midi, lorsqu’une dispute éclate entre Blake, un homme d’une cinquantaine d’années, et Paulin dans un bar local. La confrontation dégénère après que Paulin ait frappé Blake à la tête avec un verre. Bien que la situation ait été maîtrisée par les témoins, la violence n’est pas restée là. Blake, en proie à une colère inexpliquée, se rend chez Paulin armé d’un couteau. Là, alors qu’il pense trouver son rival, c’est le jeune Mathis qui, tranquillement assis et mangeant un morceau de pain devant la télévision, se retrouve victime de cette tragédie. Blake l’attaque sans pitié. Les témoins de la scène sont choqués, et les voisins parviennent à maîtriser l’agresseur avant qu’il ne commette d’autres violences.
Cet événement tragique survient dans un contexte de violence sociale croissante au Cameroun, où les tensions dans les quartiers populaires sont souvent exacerbées par des conflits personnels. Le meurtre d’un enfant innocent est particulièrement frappant, d’autant plus qu’il met en lumière la fragilité de la sécurité dans certaines zones urbaines de la capitale. L’affaire a pris une tournure encore plus complexe avec l’identification de l’agresseur : Blake est le père de l’artiste Lydol, une figure bien connue de la scène musicale camerounaise. Cette révélation a amplifié l’émotion nationale, d’autant que les réseaux sociaux ont rapidement été envahis par des réactions violentes, accusant Lydol d’être indirectement liée à l’acte criminel en raison de son lien de parenté avec le meurtrier.
Les autorités ont réagi avec fermeté face aux accusations à l’encontre de Lydol. Le ministre camerounais du Travail, Grégoire Owona, a rappelé que la responsabilité d’un crime ne pouvait en aucun cas être attribuée à un enfant, fût-il une célébrité, en raison des actes de son père. Dans une vidéo émotive, l’artiste a exprimé sa profonde tristesse et a annulé ses prochains concerts, soulignant qu’elle ne cautionnait en rien l’acte de son père. Elle a appelé à ce que la justice suive son cours, de manière indépendante et équitable, tout en adressant ses condoléances à la famille de la victime. Sa prise de position a cherché à dissiper toute ambiguïté sur son implication dans le drame.
Les implications futures de cette affaire semblent multiples. D’une part, elle met en lumière la nécessité d’une meilleure gestion de la violence domestique et des conflits interpersonnels dans les quartiers urbains du Cameroun. D’autre part, la réaction des médias et du public pourrait avoir des conséquences durables sur la réputation de l’artiste, bien qu’elle n’ait aucune responsabilité directe dans le crime. L’affaire pourrait également relancer le débat sur la sécurité publique et la gestion des conflits dans les espaces communautaires au Cameroun.
L’émotion suscitée par la mort de Mathis a été palpable à travers les hommages des citoyens et des artistes. Plusieurs personnalités du monde de la musique et de la culture ont exprimé leur soutien à Lydol, tout en condamnant fermement l’acte de violence. La famille de la victime, elle, reste dévastée par cette perte tragique. Ce drame souligne la précarité de la vie des enfants dans certaines zones vulnérables, et rappelle à tous l’importance de lutter contre la violence sous toutes ses formes.