C’est la trame de fond de la 5e session du Comité national de lutte contre le travail des enfants qu’a présidée le ministre du Travail et de la sécurité sociale hier, 21 avril 2022.
La 5e session du Comité national de lutte contre le travail des enfants s’est tenue hier, 21 avril 2022 à Yaoundé. Présidée par le ministre du Travail et de la sécurité sociale, Grégoire Owona, ladite session s’est tenue dans un contexte où de millions d’enfants sont en proie aux travaux forcés. Selon les récentes estimations de l’Organisation internationale du travail (Oit), environ 160 millions d’enfants sont impliqués dans le travail des enfants dans le monde. Au Cameroun, l’enquête nationale sur le travail des enfants réalisée en 2007 par l’Institut national de la statistique (Ins) a révélé qu’en moyenne 27,9% d’enfants de 5 à 17 ans étaient astreints aux travaux à abolir, soit 1 million 673 mille 184 enfants. Par ailleurs, 4,4 % des enfants de 5 à 17 ans, soit 266 mille 594 enfants effectuaient des travaux dangereux ; 71 % de ces enfants sont exploités dans l’agriculture, la pêche, la chasse, la sylviculture et la cueillette. Preuve que la grande majorité des enfants âgés de 5 à 17 ans astreints aux travaux forcés se retrouvent en milieu rural et ce, quel que soit le type d’activité.
Une situation rocambolesque quand on sait qu’en septembre 2015, les chefs d’État et de gouvernement adoptaient 17 Objectifs de développement durable (Odd) dont l’objectif 8.7 appelle, à prendre des mesures immédiates et efficaces pour supprimer le travail forcé, mettre fin à l’esclavage moderne et à la traite des êtres humains, interdire et éliminer le travall des enfants sous toutes ses formes, y compris le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats, et d’ici à 2025 mettre un terme à toutes les formes de travail des enfants. Par la suite, le Cameroun a développé plusieurs stratégies pour venir à bout de ce phénomène. Il a par exemple adopté en 2017, un Plan d’action national pour l’élimination des pires formes de travail des enfants (Panetec). Lequel plan traduit dans les faits, une réponse multisectorielle basée sur six axes stratégiques notamment : la législation nationale et l’application de la loi ; l’éducation ; la protection sociale ; la politique du marché de l’emploi et la responsabilité sociale des entreprises ; les préoccupations politiques transversales et la coordination de la gestion et du suivi du Panetec. Ce Plan d’action a fait l’objet d’une actualisation avec la pleine contribution des diverses administrations impliquées en 2020.
Recommandations
C’est donc pour évaluer les résultats enregistrés depuis la tenue de la session de plein droit tenue en novembre 2020, sur la mise en oeuvre du Panetec et sur d’autres activités connexes à la lutte contre ce fléau, que la 5e session ordinaire du Comité national de lutte contre le travail des enfants s’est tenue hier. Il s’est également agi pour les membres dudit comité, de formuler des recommandations pour l’intensification de la mise en œeuvre du Panetec. Car créé le 23 juin 2020, cet organe quadripartite est principalement chargé de faire des propositions pour la mise en œuvre coordonnée et efficace des politiques et actions gouvernementales, en vue de l’éradication du travail des enfants sur l’étendue du territoire national à l’horizon 2025. Les résultats des travaux qui se sont tenus à huis clos, seront transmis à qui de droit dans les prochains jours.
Par Rostand TCHAMI