Le célèbre TikTokeur camerounais Junior Ngombe a été remis en liberté provisoire après avoir passé une semaine en détention. Arrêté le 24 juillet à Douala, sa ville de résidence, il avait été transféré à Yaoundé, au secrétariat d’État à la Défense.
Cette libération fait suite à une mobilisation massive d’avocats et d’acteurs de la société civile, tant nationale qu’internationale. Ils ont dénoncé les conditions de son arrestation et la détention qu’ils jugeaient arbitraires. Junior Ngombe, à travers ses vidéos sur TikTok, incite la jeunesse camerounaise à s’inscrire en masse sur les listes électorales en vue des élections de 2025, dénonçant la mainmise du RDPC, le parti au pouvoir, et appelant à l’alternance politique.
Arrêté à Douala par des hommes en civil sans mandat, Junior Ngombe a été ensuite transféré à Yaoundé. Cette interpellation a eu lieu après la diffusion d’une vidéo dans laquelle il clamait qu’en 2025, « soit on gagne, soit on gâte tout », en s’adressant directement au RDPC et en dénonçant de possibles fraudes électorales.
Malgré sa libération, Junior Ngombe n’est pas à l’abri de poursuites judiciaires. Actuellement, il n’a pas été inculpé d’incitation à la rébellion ni de propagation de fausses nouvelles, mais il reste sous la surveillance de la justice militaire. L’enquête est toujours en cours, laissant planer une épée de Damoclès au-dessus de sa tête.
Des avocats renommés, tels qu’Akere Muna, Serge Emmanuel Chendjou et Hippolyte Meli, se sont portés volontaires pour défendre Junior Ngombe. Ils contestent la compétence du tribunal militaire de Yaoundé à juger un civil pour des propos tenus en ligne, affirmant que cela viole des principes fondamentaux du droit.
Human Rights Watch a également exprimé son inquiétude face à cette situation, rappelant que le recours à la justice militaire pour juger des civils va à l’encontre du droit international. L’ONG dénonce une répression croissante de la dissidence au Cameroun à l’approche des élections présidentielles de 2025, soulignant les risques pour la liberté d’expression et les droits humains.