Le Cameroun se trouve aujourd’hui à un tournant critique, alors que la communauté internationale, notamment Human Rights Watch, exprime de vives inquiétudes concernant la décision du gouvernement de ne pas légaliser deux nouvelles formations politiques. Ces dernières, l’Alliance politique pour le changement de Jean-Michel Nintcheu et Maurice Kamto, ainsi que l’Alliance pour la renaissance nationale de Cabral Libii et Olivier Bilé, aspirent à unir leurs forces pour les élections présidentielles de 2025, mais ont été déclarées illégales et qualifiées de “mouvements clandestins” par les autorités.
Cette démarche du gouvernement camerounais est perçue comme un signe alarmant de la répression de la liberté d’association et d’expression. Carine Kaneza-Nantulia, de Human Rights Watch, souligne que cette interdiction s’inscrit dans une tendance répressive observée depuis des années, exacerbée par la crise sécuritaire dans les régions anglophones et l’approche de l’élection présidentielle.
Le Cameroun, sous la gouvernance de Paul Biya depuis 1982, traverse une période de tension politique marquée par un climat intransigeant. L’interdiction de ces coalitions d’opposition illustre une fermeture de l’espace civique, considérée comme une violation flagrante des droits fondamentaux, tels que la liberté d’expression et d’association.
Face à cette situation, Human Rights Watch appelle à une ouverture démocratique au Cameroun, insistant sur l’importance de garantir un processus électoral apaisé, libre et transparent. L’organisation exprime le désir de voir respecter les aspirations démocratiques du peuple camerounais, dans un contexte où la formation de groupes d’opposition devrait être une composante normale et cruciale du processus électoral.