L’affaire secoue le Cameroun depuis trois semaines. Dagobert Nwafo, père de la slammeuse bien connue Lydol, a été inculpé le 27 mai pour l’assassinat du petit Mathis, âgé de six ans. L’enfant a été poignardé à son domicile à Yaoundé, à la suite d’une altercation entre les deux hommes. Le suspect a été placé en détention provisoire à la prison centrale de Kondengui pour six mois, en attendant son procès prévu le 27 novembre.
L’inculpation de Dagobert Nwafo est aggravée par la préméditation, selon le mandat du juge d’instruction. Le 6 mai, après une dispute dans un bar avec le père de Mathis, il serait retourné chez lui pour récupérer un couteau avant de se rendre au domicile de son rival. C’est là que l’homme aurait porté les coups mortels à l’enfant, sous les yeux de sa famille. L’affaire a provoqué une vive émotion dans la capitale.
Au-delà du drame familial, cette affaire met en lumière les tensions et les frustrations qui secouent la société camerounaise. La mort d’un enfant dans ces circonstances tragiques a choqué l’opinion publique. Des mères en colère ont manifesté devant le commissariat pour réclamer justice. Sur les réseaux sociaux, l’affaire a ravivé le débat sur les lenteurs et l’inefficacité de la justice locale, accusée de traîner dans des dossiers similaires.
Dagobert Nwafo attend désormais son procès, prévu dans six mois. Si les charges d’assassinat sont retenues, il risque une lourde peine. Cette affaire pourrait aussi remettre en question la confiance des Camerounais envers les institutions judiciaires, déjà fragilisée par des scandales passés. Le suivi du dossier sera crucial pour éviter qu’il ne tombe dans l’oubli, comme le redoutent certains citoyens.
Lydol, très affectée par la situation, a exprimé sa solidarité avec la famille de Mathis via un message sur Instagram. Elle a condamné la violence sous toutes ses formes et a annulé deux concerts prévus à Yaoundé et à Paris. Ce geste, salué par ses fans, illustre la douleur partagée et le respect dû à la mémoire de l’enfant.
Ce drame rappelle cruellement l’ampleur des violences interpersonnelles au Cameroun et l’urgence de réformes pour mieux protéger les plus vulnérables. La justice, en prononçant une sentence juste et rapide, devra répondre à l’attente d’une société en quête de réparation et de vérité.