La plateforme réunissant l’opposition et la société civile au Cameroun a déposé, ce lundi 17 février 2025, un projet de révision consensuelle du code électoral à la présidence de la République. Ce document, présenté pour la deuxième fois, vise à amorcer un dialogue constructif entre l’État et les forces de l’opposition à l’approche des élections présidentielles prévues dans huit mois.
Le texte, composé de 66 propositions, a été remis au président Paul Biya par l’intermédiaire du service courrier de la présidence, contre décharge. Ce mode de transmission, utilisé avec succès par le passé malgré un premier envoi non reconnu, témoigne de la volonté des acteurs de l’opposition de faire entendre leur voix. La démarche se veut une invitation claire à examiner le document et à engager une réflexion sur les modifications à apporter au cadre électoral.
Depuis plusieurs années, la question de la transparence et de l’équité du processus électoral au Cameroun est au cœur des débats politiques. L’opposition, en collaboration avec des membres de la société civile, a progressivement élaboré ce projet consensuel dans l’espoir d’obtenir une large adhésion. L’enjeu est d’autant plus crucial que le président Biya, souvent critiqué pour son manque de réactivité face aux propositions de réforme, se retrouve une fois de plus au centre d’un questionnement sur l’avenir démocratique du pays.
Les acteurs de cette initiative estiment que l’intégration de la position étatique est indispensable pour atteindre un consensus élargi avant les échéances électorales. Ils espèrent que le chef de l’État, après avoir pris connaissance du document, saura identifier les points convergents et les divergences afin de faciliter le dialogue. La session parlementaire prévue pour mars 2025 apparaît comme une première étape concrète vers l’étude approfondie de ces propositions, posant ainsi les jalons d’un futur renouveau institutionnel.
Des voix au sein de la plateforme insistent sur le fait que l’opposition a réalisé l’essentiel du travail préparatoire. La remise répétée du document, via des canaux officiels, reflète une stratégie délibérée pour garantir que les propositions soient dûment examinées par les instances de l’État. Ce geste, empreint de détermination, met en lumière l’importance de la collaboration entre les différents acteurs de la vie politique pour répondre aux aspirations de la population.
Selon Koupit Adamou, député de l’UDC et émissaire de la plateforme, la démarche vise à instaurer une dynamique de dialogue où le chef de l’État devra clarifier sa position sur chaque proposition. Les leaders de l’opposition espèrent que cette initiative permettra de définir des points de convergence, tout en identifiant les éventuels obstacles à surmonter avant les prochaines échéances électorales. Dans un climat où la transparence et la légitimité du processus électoral restent au cœur des préoccupations, cette proposition de révision apparaît comme un levier potentiel pour renforcer la démocratie au Cameroun.