Rassemblement à Bamenda suite au meurtre de dix personnes
Au Cameroun, la ville de Bamenda a été le théâtre d’une manifestation imposante le 20 juillet 2023. Entre 400 et 500 habitants sont descendus dans les rues pour exprimer leur colère après le meurtre brutal de dix résidents au cours du week-end précédent. Cette capitale de la région du Nord-Ouest, située dans la partie anglophone du Cameroun, est en deuil et en émoi.
Un acte de violence non revendiqué, mais attribué aux séparatistes
Dans la nuit du 16 au 17 juillet, des hommes armés ont ouvert le feu sur des civils dans le quartier très fréquenté de Nacho, à Bamenda. L’attaque, qui n’a pas été revendiquée, a coûté la vie à dix personnes innocentes. Cependant, dans un communiqué publié lundi par le ministère de la Défense, les autorités ont attribué cet acte barbare aux séparatistes, acteurs clés du conflit qui sévit dans les régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest du pays depuis 2016.
L’appel à la fin des violences
Lors du rassemblement, les manifestants ont clamé haut et fort leur souhait de mettre un terme aux violences qui ensanglantent les régions anglophones du Cameroun. Vêtus de noir et brandissant des pancartes portant l’inscription « Bamenda est en deuil », civils, représentants des autorités locales et chefs traditionnels se sont réunis pour dénoncer cette spirale de violence meurtrière. Les témoignages poignants de certains participants soulignent l’ampleur du traumatisme collectif et appellent à la paix.
Un conflit meurtrier qui perdure
Depuis 2017, Bamenda est régulièrement touchée par des actes de violence liés au conflit entre l’armée régulière et les groupes armés séparatistes. La manifestation du 20 juillet est venue s’ajouter à une série d’incidents tragiques, dont l’attaque meurtrière du week-end et le décès de cinq personnes le 15 juillet précédent. La situation est devenue explosive, faisant de Bamenda l’épicentre d’un conflit meurtrier qui a déjà coûté la vie à plus de 6 000 personnes selon les estimations des ONG.