Un nouveau décret présidentiel émis par Paul Biya au Cameroun apporte un tournant majeur dans l’enquête sur l’assassinat du journaliste camerounais Martinez Zogo. La nomination de nouveaux magistrats au tribunal militaire de Yaoundé chargé de l’affaire soulève des questions cruciales quant à l’avenir de cette enquête.
Le lieutenant colonel Pierrot Narcisse Ndzie est désigné vice-président du tribunal militaire, cumulant également les fonctions de juge d’instruction. Cette nomination s’accompagne d’une incertitude quant au statut du précédent juge, Aimé Florent Sikati, qui avait précédemment ordonné la libération de certains accusés avant de revenir sur sa décision, suscitant ainsi une controverse.
La lecture du décret sur les ondes de la radio publique a généré une certaine confusion quant à la situation exacte du juge Sikati. Cependant, la plupart des observateurs s’accordent sur le fait que le juge a probablement été dessaisi de l’enquête. Cette décision intervient après l’ordonnance controversée de libération des prévenus Jean-Pierre Amougou Belinga et Maxime Eko Eko signée par le juge Sikati.
L’annonce du remplacement du juge Sikati soulève des interrogations sur l’orientation future de l’enquête. Le nouveau magistrat militaire, le lieutenant colonel Ndzie Pierrot Narcisse, pourrait soit reprendre l’enquête à partir de zéro, soit poursuivre l’instruction au niveau où son prédécesseur l’a laissée. Ces développements laissent présager des changements significatifs dans la gestion de cette affaire délicate.
Outre le remplacement du juge d’instruction, des ajustements notables ont été opérés au sein de la justice militaire. Le directeur de la justice militaire a également été remplacé, tandis que le commissaire du gouvernement Cerlin Belinga demeure en poste. Ces modifications ajoutent une couche de complexité à l’évolution de cette affaire, soulevant des questions sur la stabilité au sein du système judiciaire militaire au Cameroun.