Dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, 708 anciens membres de Boko Haram ont été officiellement réintégrés dans la communauté ce mercredi, marquant une étape clé dans les efforts de réhabilitation et de paix. Cette cérémonie, organisée à Meri, symbolise un nouveau départ pour 103 hommes, 176 femmes et 429 enfants.
Ces anciens combattants, ayant passé six ans au Centre de transit de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) de Meri, ont bénéficié d’une formation approfondie. Le coordinateur national du Comité national de DDR, Francis Faï Yengo, a précisé que des compétences techniques, professionnelles et commerciales leur avaient été enseignées, leur offrant ainsi les moyens d’assurer leur autonomie financière. À leur sortie, ils ont reçu des kits adaptés pour développer des activités génératrices de revenus.
Depuis plusieurs années, le Cameroun fait face à l’insécurité engendrée par Boko Haram, particulièrement dans l’Extrême-Nord. La création des centres de DDR illustre les efforts déployés par le gouvernement pour offrir une alternative à ceux qui renoncent à la violence. À Meri, ce centre accueille actuellement près de 2 967 anciens combattants, témoignant de l’ampleur du défi.
Cette réintégration marque la première phase d’un programme plus large qui se poursuivra dans les mois à venir. Les autorités insistent sur le fait que le choix des lieux de réinstallation est laissé à la discrétion des bénéficiaires, favorisant une réinsertion respectueuse des dynamiques communautaires. Toutefois, des questions subsistent quant à la capacité des communautés d’accueil à intégrer ces individus dans un climat parfois marqué par la méfiance.
Les kits distribués comprennent des outils et des ressources spécifiques pour permettre aux adultes de s’engager dans des activités agricoles, artisanales ou commerciales. Ces initiatives visent à réduire les risques de récidive en offrant des perspectives concrètes aux ex-combattants et à leurs familles.
Le programme de DDR du Cameroun pourrait inspirer d’autres pays de la région également confrontés à la menace de Boko Haram. Si ces efforts réussissent à garantir la paix et la stabilité, ils pourraient servir de modèle pour promouvoir des solutions durables aux défis posés par l’extrémisme violent.