Un bus de transport public a été pris pour cible le 14 août 2025 à Zigagué, dans l’Extrême-Nord du Cameroun. Des hommes armés ont ouvert le feu sur le véhicule, tuant un passager et enlevant plusieurs voyageurs. Les assaillants exigent désormais des rançons aux familles pour libérer leurs otages.
Parmi la dizaine de passagers encore détenus, figure une famille de cinq personnes. Selon les témoignages, un jeune homme de 19 ans enlevé lors de l’attaque aurait été exécuté par ses ravisseurs, information relayée par sa mère. Le chauffeur, son assistant et deux femmes accompagnées de leurs enfants ont, eux, retrouvé la liberté après avoir versé une rançon, confirmant le mode opératoire des assaillants.
Cette attaque est attribuée à des combattants présumés de Boko Haram, actif dans cette région frontalière du Nigeria et du Tchad depuis 2014. Malgré les offensives militaires menées ces dernières années par les forces camerounaises et leurs alliés régionaux, le groupe continue de mener des opérations sporadiques. Le nord du Cameroun reste ainsi un terrain fragile où les civils paient le prix de l’insécurité.
Ni le gouvernement camerounais ni l’armée n’ont réagi publiquement à cette attaque. Cette absence de communication suscite la colère de l’opposition et de plusieurs organisations de la société civile, qui dénoncent un silence jugé irresponsable face à la détresse des familles. Pour elles, l’État doit non seulement assurer la sécurité des populations mais aussi rendre compte des mesures prises pour endiguer ces violences récurrentes.
Ces enlèvements rappellent que la menace terroriste, bien que moins visible qu’au plus fort de l’insurrection, n’a pas disparu. Dans les localités reculées de l’Extrême-Nord, les habitants vivent toujours sous la crainte des incursions armées. Les routes, essentielles au commerce et aux déplacements quotidiens, demeurent des zones de danger permanent, entravant le développement économique et fragilisant encore davantage la cohésion sociale.
À court terme, le sort des otages reste incertain et dépend des négociations menées entre familles et assaillants. À plus long terme, cette attaque pose une fois de plus la question de la capacité de l’État camerounais à protéger ses citoyens et à rétablir une sécurité durable dans le nord du pays. Sans une stratégie claire et une réponse coordonnée avec ses voisins, le Cameroun risque de voir perdurer ce climat d’insécurité qui mine la stabilité régionale.