Ce 23 janvier, le gouvernement camerounais a contredit la ministre des Affaires étrangères du Canada sur un rôle de « facilitateur » pour lequel Ottawa affirme avoir été mandaté dans le conflit qui endeuille depuis 2017 les deux régions à majorité anglophone du Cameroun, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.
Le gouvernement du Cameroun a contredit le 23 janvier 2023 les déclarations du Canada sur l’amorce d’un processus de paix pour les régions à majorité anglophone.
Après plusieurs jours sans réagir aux propos du 20 janvier de la ministre canadienne des Affaires étrangères Mélanie Joly, Yaoundé a fait diffuser un communiqué, disant qu’il n’a confié à personne le rôle de facilitateur ou de médiateur dans ce dossier, et ce ni à un pays tiers ni à une entité extérieure
« Il appartient d’abord, au peuple camerounais, aux institutions et aux dirigeants […] de rechercher les voies et moyens appropriés pour la résolution des problèmes auxquels notre pays est confronté. »
Communiqué signé par le porte-parole du gouvernement, le ministre René Emmanuel Sadi, qui rappelle qu’il y a eu un Grand Dialogue National, en 2019.
Cette déclaration de Yaoundé contredisant trois jours après celle d’Ottawa pose question.
Pour rappel, dans la nuit du 20 au 21 janvier dernier, la cheffe de la diplomatie canadienne avait salué l’accord des « parties au conflit » pour entamer un processus avec la facilitation du Canada. Un processus pour parvenir à une résolution globale d’un conflit qui dure depuis 2017.
Dans la foulée, plusieurs mouvements anglophones ont reconnu avoir participé à des réunions préparatoires sur le sol canadien.
Pour les observateurs, le fait que ce communiqué de Yaoundé dise n’avoir demandé à personne de faciliter quoique ce soit illustre les tensions internes entre partisans d’une ligne dure face aux groupes séparatistes, et ceux qui veulent un nouveau dialogue.
Face à cette contradiction, le ministère canadien des Affaires étrangères dit être en communication avec les autorités et maintenir sa volonté de soutenir les efforts de paix. Ottawa réitère que trois rencontres ont eu déjà eu lieu au Canada avec des représentants du Cameroun.