Le Parti libéral de Mark Carney remporte les élections législatives anticipées du 28 avril 2025, selon les projections des médias canadiens. Bien que les résultats préliminaires indiquent une victoire, il est encore trop tôt pour savoir si le Premier ministre pourra obtenir une majorité absolue au Parlement. Face à lui, Pierre Poilievre et les conservateurs ont échoué à inverser la tendance, malgré une campagne marquée par des propositions économiques et sociales fortes.
La campagne des libéraux s’est largement focalisée sur les menaces du président américain Donald Trump à l’encontre du Canada. Mark Carney, novice en politique mais économiste de renom, a capitalisé sur ses précédentes fonctions de gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre pour se positionner en défenseur de l’économie et de la souveraineté canadiennes. Le candidat libéral a mis en avant la nécessité de résister aux pressions économiques et diplomatiques venant de Washington, évoquant la menace d’annexion et les politiques agressives de Trump, notamment en matière de droits de douane.
Les résultats de ce scrutin marquent un tournant, car il y a quelques mois, les conservateurs de Pierre Poilievre semblaient bien partis pour reprendre le pouvoir, après une décennie sous l’égide de Justin Trudeau. Cependant, le retour de Donald Trump à la Maison Blanche a bouleversé les attentes. L’offensive américaine contre le Canada, avec des droits de douane et des menaces de prise de contrôle économique, a forcé le pays à se réorganiser. Mark Carney a su convaincre les Canadiens que la meilleure réponse face à cette incertitude géopolitique et économique était une politique ferme et résolue, axée sur la préservation de l’indépendance nationale.
Les résultats restent cependant fragiles. Bien que les libéraux aient remporté les premières projections, il semble peu probable qu’ils obtiennent une majorité absolue au Parlement, ce qui pourrait mener à des négociations pour former un gouvernement minoritaire. La division politique au Canada, exacerbée par la montée en puissance des conservateurs et la polarisation provoquée par les positions de Trump, laisse présager des mois de tensions parlementaires.
À 60 ans, Mark Carney, bien qu’il n’ait pas d’expérience politique directe, a su rassurer l’électorat en se positionnant comme un leader capable de gérer les défis économiques majeurs du pays. Sa connaissance approfondie des enjeux financiers mondiaux et son expérience en tant que gouverneur des banques centrales l’ont aidé à se bâtir une image de technocrate compétent, apte à mener le Canada à travers les incertitudes. Durant la campagne, il a insisté sur la nécessité de maintenir des droits de douane sur les produits américains tant que les États-Unis persisteraient dans leurs politiques d’agression économique.
De l’autre côté, Pierre Poilievre n’a pas réussi à convaincre la population canadienne, en grande partie en raison de sa proximité perçue avec Donald Trump. Son image de “mini-Trump” lui a fait perdre l’appui d’une partie importante de l’électorat, qui rejetait ses politiques économiques jugées trop proches des idées de l’ex-président américain. Malgré ses promesses de baisses d’impôts et de réductions des dépenses publiques, Poilievre n’a pas su effacer cette étiquette et mobiliser suffisamment de soutien pour l’emporter dans ce contexte géopolitique tendu.
Le scrutin du 28 avril a vu la participation d’un nombre record de Canadiens, avec plus de 7,3 millions de votes par anticipation, sur une population de 41 millions d’habitants. Ce taux de participation élevé, bien qu’il ne garantisse pas une victoire nette pour les libéraux, reflète une volonté claire de la part des citoyens de prendre position face aux menaces externes et internes qui pèsent sur le pays. Dans un contexte où les enjeux économiques et diplomatiques se mêlent aux préoccupations internes, le Canada se prépare à affronter une nouvelle phase politique incertaine.