Thomas Erik Eyelom, 26 ans, a été formellement accusé du meurtre prémédité de son père, Franklin Eyelom, un universitaire d’origine camerounaise retrouvé sans vie dans son logement de Laval. Selon l’acte de dénonciation, le crime aurait été commis dimanche dernier. L’accusé, qui partageait l’appartement avec la victime, a comparu brièvement par visioconférence au palais de justice de Laval. Il risque désormais la prison à vie.
Le corps de Franklin Eyelom, 71 ans, a été découvert mardi après-midi par un membre de sa famille dans leur résidence du quartier Chomedey, avenue Dumouchel. D’abord considérée comme une « mort suspecte », la scène a rapidement été traitée comme un homicide après l’intervention de l’escouade de l’identité judiciaire et du Laboratoire de sciences judiciaires. La complexité du lieu a exigé près de 48 heures de travail aux enquêteurs. Aucun détail n’a été révélé sur les blessures subies par la victime.
Franklin Eyelom était une figure discrète mais reconnue du milieu académique. Originaire du Cameroun, il avait consacré sa carrière à l’étude des relations internationales et de l’histoire contemporaine de l’Afrique. Diplômé de l’Université de Montréal, il a enseigné à l’Université du Québec à Rimouski et collaborait comme chercheur associé au Centre de recherche en droit public de l’Université de Montréal. Son décès brutal a bouleversé ses collègues et voisins.
Pour l’heure, Thomas Erik Eyelom n’a pas d’antécédents judiciaires connus. Le tribunal lui a interdit tout contact avec les membres de sa famille immédiate, certains d’entre eux pouvant être appelés à témoigner. La police poursuit son enquête pour déterminer les circonstances précises du drame. Une prochaine comparution est attendue.
Peu d’informations ont filtré sur le mobile présumé. Une voisine, Sylvie, a confié avoir bien connu la victime : « C’était un homme gentil. Il semblait fragile, se déplaçait en fauteuil roulant. » Ce témoignage met en lumière la vulnérabilité possible de Franklin Eyelom. L’affaire soulève aussi des questions sur l’état psychologique de l’accusé et les relations familiales au sein d’une fratrie décrite comme nombreuse.
Ce meurtre est le premier enregistré cette année à Laval. Un fait d’autant plus marquant qu’il s’agit d’un parricide, événement peu courant au Canada. Le choc est d’autant plus grand dans la communauté universitaire, qui perd une voix engagée dans la réflexion sur les trajectoires postcoloniales africaines.